Encore une fois, Chafia Maâlem, la juge d'Oran, a bossé sur du velours, en l'occurrence, l'enquête. Dès l'audition du deuxième accusé, un clando-taxi, ex-cultivateur. Le procureur général posera deux excellentes questions dont les réponses avaient satisfait Maâlem, la présidente qui a dû apprécier le précieux coup de main de ce jeune procureur, élégant et beau par ailleurs qui a fait son boulot. Comme cet espace adore...le mettre en relief... Le client de Maître Akila Drif était disposé à répondre «de tout coeur» à toutes les questions s'estimant plutôt victime et donc méritant l'acquittement. Ce verdict sera ainsi la cible de son avocate qui en voulait terriblement au destin et pour cause... L'accusé dont la taille prouve qu'il a été par le passé un rentable gendarme avant qu'il ne demande à être radié du corps pour s'occuper de sa maman seule et malade. Et voilà que quelque temps après, il se trouve dans un sale dossier de trafic de produits psychotropes, fait prévu et puni par la loi n°04-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de produits psychotropes...une loi que beaucoup de magistrats n'arrivent pas à maîtriser et donc trancher juste. Le procureur général s'écriera, lors de son réquisitoire, que les appels téléphoniques établissent clairement la bande organisée... Il faut dire aussi que Youssef Dinar, Habib Mourah Boufelja Nekadi, Nouredine Guendouz, Mohamed Amine Serghine et Mohamed Nekadi, étaient tous poursuivis par le parquet qui était vite entré dans le crime de bande organisée et la commercialisation de came. A souligner aussi et surtout que l'âge est en droite ligne de la pratique du crime de trafic de drogue: 43 ans, 60 ans, 43 ans, 42 ans, 41 ans, et 45 ans. Cinq sur six accusés sont de même génération. Quatre comparaissent détenus. Un statut qui ajoute à la douleur des familles. Des familles priées de ne pas se déplacer en nombre dans la salle d'audience. Des précautions du parquet général dont le représentant ne veut pas jouer avec le feu. Les évasions et les tentatives d'évasion un peu partout à travers nos juridictions ont montré le chemin à Oran encore marqué dix-huit ans après, par la spectaculaire évasion de Zendjabir, l'ex-baron de la drogue, ce qui explique la fermeté du service d'ordre. Un service d'ordre prompt à ne prendre aucun risque. Résultat des courses: les audiences se déroulent presque à...huis clos, car sur six accusés, nous comptons une dizaine de proches outre les rédacteurs venus couvrir l'audience de Maâlem très estimée ici. Les faits, eux, remontent au 15 février 2012, lorsque une équipe de la police chargée de la lutte contre le trafic de drogue apprend qu'une «rencontre» entre dealers chargés d'écouler des cachets psychotropes au domicile de Youssef D. Le véhicule de Youssef fut pris alors en filature. A l'intérieur, se trouvait à ses côtés un résident du quartier Sabah. L'auto se dirigeait vers El Hamri, mais le véhicule fut immobilisé et les occupants dont Habib M. fouillé, fut confondu avec, sur lui, une arme blanche. A l'intérieur du domicile de Youssef D. une quantité de cachets psychotropes (un millier) fut découverte. Chaque plaquette contenant 10 cachets, il y avait donc 9 990 cachets! indiqués pour les malades mentaux avec le coût de 27 000 DA. Cette découverte allait conduire les enquêteurs à trouver aussi du matériel de découpe de plaquettes de kif traité...tout un programme ainsi que la découverte d'une balance électronique! Bouteldja N. était aussi mêlé à ces histoires surtout après les suivis des appels téléphoniques entre Youssef, Boufeldja qui était au volant de sa «Renault» où les policiers avaient découvert 32.000.000 de centimes appartenant à Nouredine Guendouz. Dans ses déclarations, Dinar a affirmé que les cachets appartenaient à Nekadi B. «Mon rôle est de cacher les...cachets!» avait-il dit en soulignant qu'il touche après chaque opération 3 millions de centimes. Cela suffira pour l'écrouer et ensuite écoper de 8 ans de réclusion sur les vingt réclamés par le ministère public. La suite est facile à deviner et la bande tombera un à un. Les principaux accusés passeront un très mauvais quart d'heure à la barre surtout au moment où le procureur général posera, coup sur coup, deux excellentes questions qui déstabiliseront et l'accusé debout à la barre et le reste de la bande. Les tentatives des avocats, Maître Ababou venu de Maghnia, Maître Aouisset Driss d'Oran, Maître Rahma Fartassi ainsi que Maître Akila Teldja d'Alger feront mouche, mais à moitié, puisque leurs mandants contre qui le parquet avait requis 20 ans de réclusion criminelle, ont finalement écopé de 12, 8 et 5 ans. Le pourvoi en cassation pointe déjà et le trio Dani-Chafia Maâlem et Mohammed Bouazza de la criminelle, était chez lui dès 14h30, heure durant laquelle leurs collègues d'Alger et Blida venaient de lever l'audience pour...déjeuner! Affreux, insupportable!.