Comme il fallait s'y attendre, la contestation des archs était plus forte devant la salle Amirouche où des milliers de citoyens attendaient l'arrivée du candidat Ali Benflis. Si, durant la matinée d'hier, les manifestants acquis aux archs s'étaient contentés d'un chahut à la sortie du cortège du candidat Bouteflika de la salle Bleue, dans l'après-midi, la situation s'est un peu plus gâtée. Avant même l'arrivée du candidat du FLN, un groupe de jeunes (environ 40 à 50) s'est rassemblé sur le trottoir faisant face à la salle Amirouche, déjà pleine à craquer de partisans d'Ali Benflis. Ce groupe, qui grossissait au fur et à mesure, scandait des slogans anti-élection du style «Ulac l'vote ulac», la tension montant crescendo faisait craindre le pire, notamment les affrontements physiques entre les partisans des deux camps. C'est alors que les policiers décident d'agir en dispersant le groupe qui contestait la tenue du meeting électoral. A la première bombe lacrymogène, des policiers en civil interviennent et procèdent à l'arrestation de plusieurs délégués. Durant toute l'après-midi, une sorte de chasse à l'homme s'est opérée à travers toute la ville. Même ceux qui étaient arrêtés le matin, puis relâchés, ont fait l'objet encore une fois d'interpellations. Au total, une trentaine de délégués et manifestants ont passé toute l'après-midi au commissariat de la ville pour se voir relâchés après que les hôtes de Béjaïa eurent quitté les lieux.