Curieusement, les services de sécurité ont fait montre d'une passivité pour le moins déconcertante. L e candidat du FLN, en dépit de toutes les embûches rencontrées, a brillamment réussi son test djelfaoui. La wilaya tenue par un wali originaire de Nedroma, avait promis, indiquent des sources proches de la permanence de Benflis, que «le meeting de Benflis ne réussira jamais». Nos sources ajoutent qu'«il a fallu batailler pendant trois jours avant d'obtenir la salle qui avait accueilli quelques jours auparavant le président Bouteflika». Ainsi, hier en début d'après-midi, Benflis a-t-il réussi l'un de ses plus importants tests en faisant salle archi-comble à Djelfa, cette wilaya qui se trouve être le bastion des redresseurs, et qui leur avait permis de tenir leur première rencontre nationale après deux échecs successifs essuyés à Alger. Les dérapages ont quand même eu lieu. Le même scénario, en effet, s'est répété. Des jeunes, brandissant des portraits de Bouteflika ont tenté de faire «capoter» le meeting. Ils ont également tenté d'agresser les citoyens, venus nombreux assister à cette manifestation politique. Les forces de l'ordre, qui ont riposté avec rapidité, ont permis d'éviter le pire. Quatre interpellations ont été enregistrées, alors que plusieurs blessés seraient signalés. Quelques heures auparavant, Benflis avait tenu un grand gala à Médéa où une foule nombreuse et bigarrée était venue y assister. Une occasion pour le candidat du FLN pour réaffirmer les grandes lignes de son programme et de sa centaine d'engagements, mais aussi de mettre définitivement les points sur les «i». «Je n'ai de problèmes avec personne. Je me bats simplement pour venir à bout de la chape de plomb dictatoriale qui empêche ce pays de prendre son essor démocratique et économique.» La situation devait dégénérer plus encore lors du meeting d'Aflou, fief de Belkhadem, coordonnateur national du mouvement de redressement du FLN. Hier, jusqu'à l'heure où nous mettions sous presse, des échauffourées étaient enregistrées dans cette localité. Une fois de plus, ce sont de très jeunes personnes, brandissant les portraits de Bouteflika, mais aussi force objets contondants et barres de fer, qui s'en sont pris aux citoyens et à la délégation accompagnant Ali Benflis. Curieusement, les forces de l'ordre, peu nombreuses, sont demeurées passives face à ces «émeutiers» qui tentaient d'investir la salle où le secrétaire général du FLN était en train de discourir. Mieux, même les barrières censées protéger aussi bien la salle que les citoyens avaient été supprimées dans la volonté manifeste, indiquent des sources proches du FLN, de provoquer des dérapages autrement plus graves que tout ce qui a été vécu jusque-là. Nul doute, en ce début de troisième semaine électorale, que la violence est en train d'aller crescendo et que le pire est désormais à craindre. Cela est tellement vrai, il faut le dire, que les prochaines étapes de Benflis, pour ce week-end, seront Tiaret et Mostaganem. Il s'agit, respectivement, des fiefs incontestables de Abdelkader Hadjar et Abdelhamid Si Afif.