Les militants pro-Benflis, en apprenant la tenue de cette réunion sous le logo et le sigle du FLN, ont occupé la salle Les Andalouses et chassé les pro-Bouteflika. Le précongrès régional des partisans du président n'a pas eu lieu, jeudi dernier, à Oran. Prévu au complexe touristique Les Andalouses, ce regroupement de douze wilayas de l'Ouest (Oran, Mascara, Saïda, Tlemcen, Mostaganem, Béchar, Aïn Témouchent…) a été, en effet, mis en échec par les militants du FLN. Malgré l'implication de l'administration. Cette dernière a mainte fois violé la réglementation en vigueur en matière de délivrance des autorisations des salles. Le permis d'autorisation de la salle Les Andalouses a été, en effet, signé par le secrétaire général de la wilaya d'Oran en personne, en un temps record. Il ne lui a fallu, en effet, que 12 heures après le dépôt de la demande, intervenu le mercredi matin, pour donner son aval. Aussi, la demande d'autorisation a été introduite par trois personnes (Hattou Amine, Djallal Omar et Kefif Kada, des exclus du FLN) au nom de l'association Afaq El-Moustaqbal autour de la thématique de la mondialisation et de la démocratie. Mais cette association n'a pas renouvelé son agrément et n'ouvre donc pas droit à la demande d'autorisation. L'implication de l'administration de la wilaya d'Oran ne s'arrête pas là : en plus, elle a pris en charge tous les frais d'hébergement, de restauration et de transport des participants, indiquent de bonnes sources. Comment la salle Les Andalouses a-t-elle était obtenue ? C'est le secrétaire général du ministère du Tourisme, révèle-t-on de sources sûres, qui a exercé des pressions sur le directeur général du complexe touristique Les Andalouses et ce, afin qu'il cède la salle. Ce dernier avait, dans un premier temps, décliné la demande car, sa salle devait en principe abriter un mariage, le jeudi. Les militants du parti de Benflis, en apprenant la tenue de cette réunion et plus précisément de la confection de badges avec le logo et le sigle FLN, la veille, l'ont dénoncée auprès des responsables de la wilaya et ont menacé de l'empêcher si jamais elle devait traiter du VIIIe congrès du parti. C'est ce qu'ils ont fait en occupant la salle Les Andalouses, très tôt le matin. Les partisans du Président, qui ont commencé à affluer à la salle, se sont vu tout bonnement chasser par les militants FLN. “Vous avez 5 minutes pour quitter la salle !”, leur ont signalé les militants FLN. Les partisans du Président, voulant négocier le maintien de leur rencontre, ont reçu un niet catégorique de la part des militants du parti majoritaire qui leur ont dit : “Si c'était une rencontre à caractère scientifique ou une réunion de la coordination des soutiens du président de la République, on n'aurait rien dit, mais puisque vous voulez parler du FLN, alors que vous n'êtes pas mandatés pour le faire, on vous demande expressément de quitter la salle.” Les partisans les plus acharnés du président ont opposé une résistance. Il s'agit de l'ex-député FLN de Mostaganem, Si Affif, et de Abdelatif Dis, un exclu du parti et actuellement vice-président de l'APW d'Oran. Ce qui a provoqué des échauffourées et quelques heurts entre les partisans et les opposants de Benflis. Cela a duré environ un quart-d'heure. La rencontre s'est achevée à 12 heures, avec la lecture d'un communiqué par le chargé de la communication de la mouhafadha FLN d'Oran, Mohamed Aoued. “Aujourd'hui, on a montré à tout le monde qu'on n'est pas des régionalistes, qu'on est des nationalistes et qu'on se bat pour toute l'Algérie. Nous demandons expressément la tenue du congrès extraordinaire du parti pour consacrer le secrétaire général du FLN, M. Benflis, candidat du parti pour 2004.” De leur côté, les pro-Bouteflika, par la voix de Si Affif, ont promis de “tenir un congrès du FLN bis.” N. M. et B. G.