La proclamation du 1er Novembre est un appel au soulèvement du peuple algérien. C'est aussi un message à la France coloniale lui signifiant la fin de sa présence en Algérie. Ceux qui ont eu le génie de rédiger la Déclaration du 1er Novembre 1954, appelant le peuple algérien à se soulever contre l'occupant, ont précipité la fin de la présence de la France coloniale en Algérie et contribué grandement à la lutte de Libération nationale. Dans son livre intitulé Les architectes de la révolution, M.Aïssa Kechida présente Mohamed Lichaoui, Mohamed Boudhiaf et Mourad Didouche comme les rédacteurs de cet appel historique. Hôte, avant-hier, du forum d'El Moudjahid, M Bachir Madani, historien, est revenu longuement sur la déclaration du 1er Novembre, soulignant qu'elle a sonné le glas de la présence française en Algérie et au Maghreb. Dans un bref rappel historique, le conférencier a fait part de la résistance héroïque du peuple algérien depuis le 5 juillet 1830, précisant que l'idée de la mise sur pied d'une armée de Libération nationale avait germé dès les premières années de l'occupation française. «Depuis que la France avait posé pied en Algérie, la révolte s'est organisée un peu partout à travers le pays. Il reste que l'idée de la création d'un Front de libération nationale remonte aux années 1020», a-t-il fait savoir. Selon lui, la France coloniale ne s'est pas contentée d'occuper l'Algérie, en faisant main basse sur toutes ses richesses, elle a réprimé dans le sang toute tentative de révolte ou manifestation pacifique dénonçant sa présence en Algérie. «La répression sanglante des manifestations du 8-Mai 1945 a donné à réfléchir aux militants de la cause nationale qui ont compris que la lutte armée était l'unique moyen pour venir à bout de l'hydre coloniale», a-t-il déclaré. Pour ce faire, il fallait fédérer les partis existants autour d'un seul front appelé Front de libération national. Chose qui n'était pas du tout facile surtout après la fin de non-recevoir d'El Hadj Messali qui n'avait pas accepté que son autorité soit remise en cause? Autrement dit, que l'on constitue un front qui se substitue au puissant parti qu'il présidait et dirigeait d'une main de maître. «D'où l'idée de la création d'un front unique ayant l'adhésion de toutes les forces en présence. Pour annoncer sa naissance et le présenter au monde, il fallait une déclaration et ce fut la proclamation du 1er Novembre», a indiqué M.Madani. Lors de son intervention, l'historien Amar Khila a axé sa communication autour de la déclaration qui, selon lui, est «un serment et en même temps un message au peuple algérien», l'appelant à se soulever contre l'occupant. C'est aussi «une déclaration adressée à la France coloniale» lui signifiant le début de la fin de sa présence en Algérie. M. Khila a précisé que le document en question est également un hymne à la paix et que ceux qui l'ont rédigé ont voulu, par là, montrer au monde que l'heure de la décolonisation avait sonné et que les Algériens étaient résolus à arracher leur indépendance quel qu'en était le prix.