Le scrutin pour l'élection présidentielle du 8 avril prochain a commencé hier dans les différentes régions de France. Dans cette 49e wilaya, comme l'appellation est fort répandue parmi la communauté émigrée, le nombre d'inscrits pour la prochaine joute électorale est plus important comparativement à l'élection présidentielle du 15 avril 1999. En fait, le nombre d'électeurs pour l'élection présidentielle de 1999 a été de l'ordre de 683.763, il s'élève à 742.234 électeurs pour l'échéance électorale du 8 avril prochain, soit l'équivalent de l'électorat d'une grosse wilaya. Ainsi, cette augmentation de 58.000 nouveaux inscrits s'explique-t-elle par le nombre important d'émigrés qui affluent vers cette contrée de prédilection, en sus, très convoitée par les Algériens. Toutefois, ce nombre important d'électeurs sera indéniablement partagé entre les trois candidats en lice qui ont mené campagne électorale dans l'Hexagone en l'occurrence Ali Benflis, Abdelaziz Bouteflika et Saïd Sadi. Pour le duel opposant Bouteflika à son ancien directeur de campagne Benflis, la concurrence s'annonce d'ores et déjà ardue. Les partisans de Benflis, menés par le représentant du secrétaire général du FLN, M.Abderahmane Dahmane, sont allés faire campagne dans plusieurs villes notamment à Lyon et à Paris. Les adeptes du président sortant, en l'occurrence les représentants de l'alliance présidentielle, Amara Benyounès et Abdelkader Messahel, de leur côté, ont sillonné la plupart des villes françaises où ils ont organisé des réunions et des meetings. Pour le leader du Rassemblement pour la culture et la démocratie, il a à compter sur le poids incontestable de la télévision berbère (BRTV) quoiqu'elle ait ouvert son antenne aux représentants des autres candidats à l'instar des délégués d'Abdelaziz Bouteflika et d'Ali Benflis. Cependant, ce qui motive le plus les Algériens de France à aller massivement aux urnes, c'est les promesses qui leur ont été faites par les différents candidats en lice. En effet, outre le retour à la paix, la réforme de la justice ainsi que la révision du code de la famille, la communauté algérienne établie en France a aussi ses revendications spécifiques, comme la suppression des visas pour les Franco-Algériens ou la représentation des résidents français au Sénat algérien. Les candidats en lice auront également à compter sur les binationaux. Ces derniers représentent la moitié des électeurs. Rappelons enfin que les 109 bureaux de vote installés au niveau des consulats algériens en France seront ouverts aux électeurs jusqu'au jeudi 8 avril.