L'Algérie en compterait à peine 600.000, un chiffre très en deçà des normes mondiales qui recommandent 60 entreprises pour 1000 habitants. L'Algérie serait très en retard en matière de création de PME et PMI. Selon les statistiques, elle compterait à peine 600 000 entreprises, un chiffre jugé très en deçà des normes qui recommandent 60 PME pour une fourchette de 1 000 habitants. Hôte, hier, du Forum économie du quotidien El Moudjahid, le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME / PMI, M. Zaïm Bensaci a tiré à boulets rouges sur les bureaucrates, les accusant d'être à l'origine des blocages dont sont victimes de nombreuses entreprises. «Les bureaucrates ont investi tous les secteurs d'activité. A la longue, ils ont tissé une véritable toile d'araignée en bloquant toute initiative susceptible de relancer la machine économique», a-t-il déploré. Brossant un tableau sur la situation du secteur de la PME et les perspectives de développement économique, à la lumière des recommandations de la dernière tripartite, M.Bensaci a indiqué que les entreprises rencontrent énormément de problèmes à cause de blocages ou de lenteurs bureaucratiques qui obligent, parfois certaines d'entre elles à mettre la clé sous le paillasson. «La bureaucratie a étouffé dans l'oeuf de nombreuses entreprises. Si des mesures urgentes et rationnelles ne sont pas prises sous peu pour éradiquer ce fléau dévastateur, d'autres PME risquent de connaitre le même sort», a-t-il lancé. Selon lui, l'Algérie doit faire plus d'efforts en matière de création d'entreprises pour rattraper son grand retard par rapport aux pays dits avancés. «Malgré tous ces efforts, l'Algérie est encore très en deçà des normes mondiales en matière de création de PME. Il lui faudrait 2 millions d'entreprises pour se mettre au niveau des pays industrialisés», a-t-il confié. Evoquant les travaux de la 15e tripartite, l'invité du forum d'El Moudjahid a affirmé que ce rendez-vous a été mis à profit par tous les acteurs pour tenter de trouver des solutions à toutes les questions soumises à l'ordre du jour. Se félicitant du rapprochement entre la Centrale syndicale et le patronat, le conférencier a souligné que cette entente est salutaire et qu'elle ouvrait de nouvelles perspectives pour eux. Créer des entreprises, c'est créer des emplois. Selon lui, les mesures arrêtées par l'Etat et les facilités qu'il accorde pour la création de microentreprises ont donné des résultats, mais ces résultats auraient été encore meilleurs si les candidats avaient été accompagnés dans leur choix. «La majorité des jeunes qui ont déposé un dossier ont opté pour le transport des voyageurs. S'ils avaient été conseillés et accompagnés, ils auraient choisi d'autres filières.» A ce titre, il n'a pas manqué de pointer un doigt accusateur en direction des banques, les accusant d'avoir failli à leur mission de service public, en refusant d'accompagner, parfois, les investisseurs porteurs de projets innovants. «Gérer, c'est prévoir. Malheureusement, les banques sont frileuses et préfèrent souvent rejeter un dossier plutôt que de prendre des risques», a-t-il déclaré. L'an 2020, c'est déjà demain. Pour bien préparer l'entrée de l'Algérie à l'OMC, il faut préparer les entreprises algériennes en les rendant plus agressives et plus performantes en matière de production pour concurrencer les firmes internationales. «L'échéance arrive à grands pas. Que ce soit l'accord de partenariat avec l'Union européenne ou l'OMC, les entreprises algériennes ont intérêt à bien se préparer pour se faire une place sur le marché.» Le président du Conseil national consultatif n'a pas manqué, non plus, de critiquer les importateurs, les accusant de ruiner le Trésor public, en inondant le marché algérien de produits de provenance douteuse, souvent impropres à la consommation. «Le mal de l'Algérie, ce sont les importateurs qui s'enrichissent sur le dos des citoyens en important n'importe quoi et à n'importe quel prix, sans aucun contrôle.»