Alger croule sous le poids de millions de tonnes d'ordures L'opération de nettoyage des quartiers sales de la wilaya, qui a débuté hier, à Baraki, est-elle conjoncturelle ou répond-elle à un réel besoin, visant à réhabiliter la capitale en lui redonnant son statut d'Alger la Blanche? C'est parti. La campagne de nettoyage des quartiers sales de la wilaya d'Alger a débuté, hier, à Baraki. Très attendue, cette campagne s'inscrit dans une optique visant à réhabiliter Alger, en la débarrassant de toutes les saletés qui l'ont envahie et ont terni, à la longue, sa réputation d'Alger la Blanche. Cela fait des années qu'Alger a perdu son statut de capitale scintillante de la Méditerranée. Cela fait des années, aussi, qu'Alger croule sous le poids de millions de tonnes d'ordures qui s'amassent quotidiennement sur les trottoirs, donnant à de très nombreux quartiers, un aspect vraiment repoussant. Même les quartiers chics sont envahis par la saleté, au point où d'aucuns n'ont pas hésité à classer Alger parmi les villes les plus sales de la planète. Le manque d'urinoirs publics transformés pour la plupart en locaux commerciaux et la fermeture des WC dans de nombreux cafés, au motif souvent fallacieux qu'il n'y a pas d'eau, ont été préjudiciables à la longue. Surtout pour les personnes âgées et celles atteintes de diabète qui, lorsqu'elles veulent satisfaire à un besoin pressant, ne se posent pas de question, en se soulageant n'importe où, y compris dans des lieux très huppés. Peu importe si l'endroit est très fréquenté ou que des regards indiscrets les épient. Si vous passez près de la Grande-Poste, ne vous étonnez-pas si des odeurs nauséabondes vous agressent les narines, en raison du passage donnant sur les magasins souterrains, transformés depuis sa fermeture en urinoirs à ciel ouvert. On y trouve même des excréments. Preuve que cette place mythique est à l'abandon. Même les riverains et les administrations et commerces alentours semblent se complaire dans cette situation. Il n'y a pas longtemps, l'APC d'Alger-Centre avait lancé une campagne d'assainissement, invitant, durant toute une semaine, les administrés à se débarrasser de tous leurs objets encombrants. Les citoyens ont répondu nombreux à l'appel, au point où les élus furent obligés de prolonger le délai de quelques jours afin de permettre aux retardataires de participer à cette opération. Il reste que les trottoirs sont continuellement inondés d'objets de toutes sortes, qui montrent que les citoyens sont rebelles et qu'ils ne respectent pas souvent les horaires de ramassage des ordures ménagères. Il y a aussi, les vendeurs de l'informel qui sont considérés comme les plus grands pollueurs, en laissant sur place tous les cartons et sachets usagés dont ils n'ont plus besoin. Il n'y a qu'à voir le triste spectacle qu'offre la rue Bouzrina après 17h. On aurait dit une décharge à ciel ouvert, tant les déchets et détritus qui jonchent les trottoirs sont nombreux et imposants. Que dire, alors, de ce collège situé juste en face du marché des fruits et légumes du coin, dont les élèves souffrent le martyre à cause des odeurs fétides qui se dégagent de la décharge qui s'y trouve? En dépit de toutes les démarches entreprises par le premier responsable de cet établissement auprès de l'APC territorialement compétente, cette dernière refuse d'accéder à sa demande au motif qu'il n'y aurait pas un autre endroit en guise de solution de rechange. Pourtant, il y va de la santé des enfants. A moins que cela n'offusque personne et que les rares personnes qui se soucient des enfants sont finalement les enseignants et les parents. A l'école, on insiste pourtant beaucoup sur l'hygiène et la propreté. Il est temps de se pencher plus sérieusement sur ce problème qui revêt une importance vitale. Pas seulement pour les enfants, mais pour la société tout entière qui a besoin d'un véritable plan Orsec pour se débarrasser de toutes ces saletés qui ont envahi nos cités et enlaidi la capitale qui a perdu, au fil des années, son statut d'Alger la Blanche, Alger perle scintillante de la Méditerranée.