Abdenour Zahzah, Prix du jury pour son documentaire El Oued, El Oued Plus de six prix ont été raflés par les cinéastes marocains dans cet unique festival organisé dans la région du Maghreb arabe, marquée ces derniers temps par les tensions politiques entre l'Algérie et le Maroc. La première édition du Festival maghrébin de cinéma d'Alger, s'est achevée avant-hier avec la consécration du cinéma marocain. Ainsi le Grand Prix du Festival: l'Amayas d'or a été décroché par le film marocain Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch, qui était présent à l'ouverture, mais qui a préféré se rendre en Alexandrie, en Egypte, où il avait reçu un prix également. Sans doute ne pensait-il pas qu'il allait être consacré à Alger. Le cinéma marocain s'est imposé également dans le scénario du long métrage en décrochant le Prix pour le texte très «éloquent» du film Zéro de Noureddine Lakhmari. Ce dernier qui a reçu le prix des mains de la chef de cabinet du ministère de la Culture Mme Yahi, s'est dit heureux de l'accueil chaleureux des Algériens et surtout du succès réservé à son film et aux films marocains. Dans la catégorie du long métrage, le jury présidé par le réalisateur algérien Lamine Merbah, a accordé le Prix spécial du jury longs métrages fiction au film tunisien Le Professeur de Mahmoud Ben Mahmoud. Alors que le Prix d'interprétation féminine a été accordé à l'actrice marocaine Jalila Tlemci dans Androman de Azlarabe Alaoui. Le seul prix décroché par l'Algérie dans cette catégorie a été accordé à Khaled Benaïssa dans son rôle Le Repenti de Merzak Allouache. Dans la catégorie court métrage, l'Amayas d'or a été décerné au film marocain Antropya du jeune réalisateur Yassine Marco Maroccu. Ce dernier était aux anges en recevant ce prix et a déclaré notamment: «C'est sans doute l'endroit où il aurait espéré recevoir le prix.» Le Prix du jury est revenu au film tunisien Les Souliers de l'Aïd de Anis Lassoued. Deux mentions ont été accordées par le jury présidé par Rabah Laradji aux films marocains Margelle de Omar Mouldouira et Iminig du cinéaste algérien Menad Embarek. Enfin, dans la catégorie documentaire, le Grand Prix du documentaire du Festival d'Alger du cinéma maghrébin a été également accordé à un réalisateur marocain, Mohamed El Aboudi pour son documentaire Femmes hors la loi, alors que l'Algérie sauve la mise des prix importants en décrochant le Prix spécial jury avec El Oued El Oued de Abdenour Zahzah. Le Prix de la meilleure recherche documentaire a été, par ailleurs, accordé au documentaire tunisien de Sami Tlili Maudit soit le phosphate. Ainsi, la première édition du Festival maghrébin du cinéma d'Alger s'est achevé après la projection de 35 films entre le 3 et le 8 novembre 2013 à la salle El Mougar et à la Cinémathèque algérienne Loin de la politique, le cinéma a une nouvelle fois démontré sa vision pacifique et exposé sa notion de la fraternité. Dans son discours inaugural, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, avait déjà évoqué le devoir de réunir et d'unir le meilleur de ce que nous produisons au Maghreb. «Le festival était surtout un espace de partage... Un ciment de la construction d'un avenir meilleur plus solidaire, fraternel, au service de nos peuples...Une occasion, une tribune de réflexion commune pour lever les entraves au rayonnement du film maghrébin... Il s'agit de l'absence de circulation du film maghrébin. Le film algérien, marocain, tunisien, n'est vu que par les festivaliers... Une anomalie aux plans culturel, économique et politique...», a-t-elle notamment déclaré. C'est sans doute la grande leçon à tirer de ce festival: au moment où le Maghreb se disloque sur le plan politique, il s'unit sur le plan culturel et surtout social, c'est ce qu'on appelle le Maghreb United.