La santé va très mal. Le constat est partagé par tous et même par lesresponsables. Le constat n'est pas propre à la wilaya de Bouira mais est national. Les raisons sont multiples. Un tour à l'hôpital Mohamed-Boudiaf peut permettre de sérier du moins une partie des graves dysfonctionnements à l'origine du malaise. Le service maternité de cet hôpital tente de répondre à une demande toujours croissante sans bénéficier d'un gynécologue permanent. Dans la même wilaya et sous la même direction Lakhdaria dispose de plus de sept spécialistes dans la discipline. Cette situation incompréhensible trouve son origine dans les couloirs de ce ministère de tutelle qui reste le seul organe pourvu du droit d'affecter les spécialistes. C'est le département ressources humaines qui reste responsable de cet état de fait et cause préjudice aux patients, mais aussi aux personnels de l'hôpital qui sont traités de tous les maux par des malades et leurs accompagnateurs insatisfaits de la prise en charge. L'autre grand souci demeure ce centre d'imagerie médicale qui continue à fermer ses portes et à ne travailler que par moment pour cause de manque d'un radiologue. Parce que la direction de la santé de Bouira a voulu forcer la main à un radiologue en le mutant sur Bouira, l'intéressé a simplement déposé une démission et est allé travailler sous d'autres cieux. L'hôpital, actuellement ressemble plus à un chantier qu'à une structure sanitaire. Certes, les services d'urgence qui demeurent les plus vitaux ont été transférés provisoirement à la polyclinique de Oued Hous, les autres services de chirurgie, de médecine interne, maternité, hémodialyse... subissent les aléas du chantier: poussière, saleté...le projet de remise à niveau des blocs opératoires, la réalisation du service d'urgence ont été inscrits en 2005. Deux directeurs de la santé se sont succédé mais aucun n'a osé toucher au dossier par peur de susciter des mécontentements. L'actuel directeur de la santé, en étroite collaboration avec celui de l'hôpital, a pris les devants et lancé les travaux. C'est la fin de ce mois que le service des urgences ouvrira ses portes. Les travaux et les multiples chantiers à travers la wilaya se veulent un pas vers un CHU. La classification de l'Université Akli Mohand-Oulhadj du rang de centre universitaire à celui d'Université oblige les responsables à prévoir un CHU. Là plus précisément, c'est aux élus nationaux qu'échoit l'obligation de faire pression auprès du ministère pour concrétiser l'idée. Seul un CHU mettra fin au calvaire de milliers de malades qui se déplacent quotidiennement sur Alger et Tizi Ouzou. Au lieu de tout rejeter sur les personnels des hôpitaux et centres du secteur public et de faire l'apanage du privé, qui n'est pas tellement différent dans la prise en charge, nos députés et sénateurs devraient se rappeler que ce sont les potentiels électeurs qui trinquent. Voilà un bon dossier pour les jours à venir.