«Femmes, je vous aime» tel est actuellement le slogan que portent à bras-le- corps mais chacun à sa manière, les six candidats en lice en vue de rafler la mise dans le gisement électoral féminin réputé être décisif pour le sort de tout un chacun dans cette bataille. Dans cette atmosphère particulière, islamistes, gauchistes, démocrates, nationalistes...semblent, à mesure qu'approche la date butoir du 8 avril, se transformer en défenseurs acharnés de la cause féministe, se substituant, politique oblige, aux associations et autres entités sociales, lesquelles, depuis des lustres, n'ont eu de cesse, de tirer la sonnette d'alarme sur les conditions délétères dans lesquelles évolue le «sexe faible» dans notre pays. Ainsi, les clins d'oeil envers cette frange «politiquement sensible» de la société se font de plus en plus insistants et les promesses, comme c'est de coutume, abondent avec une rare dextérité. Les uns promettent monts et merveilles en jurant par tous les saints de revoir de fond en comble ce «code de la famille» dont tout le monde fait un leitmotiv électoraliste. Les solutions, théoriques bien sûr, ne manquent pas. Les plus féministes parmi les prétendants prônent l'abrogation pure et simple du code de la famille. Les moins acharnés tempèrent en favorisant le recours à des méthodes moins poussées comme «el idjtihad» en vue d'atténuer un tant soit peu l'état «explosif» de nos dames et demoiselles. Côté femmes, c'est le wait and see. Dépitées par les «promesses d'ivrognes» faites pourtant en grande pompe par les candidats lors des précédents scrutins électoraux, les associations féministes, d'habitude les premières à annoncer les couleurs, paraissent curieusement assez circonspectes sur le sujet. Il est vrai ainsi que l'électorat féminin qui, depuis l'entame de la course électorale, de par l'importance «accrue» qu'il requiert fait des émules parmi les postulants. Le très officiel 51% de femmes en Algérie, et l'enjeu que représente ce chiffre le jour «J» a fait que, même, le plus «féminiphobe» des candidats, en l'occurrence Abdallah Djaballah, tient, comble de l'ironie, un discours complaisant et ô combien flatteur. A la faveur des engagements des postulants pour la promotion de la cause féministe, ces derniers nonobstant les «bouquets de fleurs» qu'ils offrent à «la première venue», marchent, à proprement parler, sur une corde raide car, la contestation féminine ,dans un proche avenir, ira en s'amplifiant et gare à ceux qui ne clignent pas des yeux!