L'Etat d'Anambra, dans le sud-est du Nigeria, se rend aux urnes aujourd'hui pour choisir son prochain gouverneur, une élection qui a valeur de test en vue de l'élection présidentielle de 2015. Environ 1,8 millions d'électeurs vont élire le successeur de l'actuel gouverneur, Peter Obi, qui achèvera en mars 2014 son deuxième mandat de quatre ans. Au total, 23 candidats sont en lice et le parti de M.Obi, la Grande Alliance des progressistes (Apga) espère garder le contrôle de cet Etat riche en minéraux, face au Parti démocratique populaire (PDP, au pouvoir) et au Congrès des progressistes (APC), principale coalition d'opposition. Le scrutin de l'Etat d'Anambra va permettre aux acteurs de la scène politique de prendre la température de l'opinion publique, en vue de l'élection présidentielle à venir. Elle va aussi servir de test quant à la capacité du pays le plus peuplé d'Afrique à mener une élection dans le calme tout en empêchant les tentatives de fraude. «L'élection de l'Etat d'Anambra est une répétition générale pour 2015», déclare Laja Odukoya, professeur de sciences politiques à l'Université de Lagos. D'autant que l'Anambra a la réputation d'être un Etat violent, ajoute-t-il, où «un rien peut mener au chaos». Le président nigérian Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud, devrait être candidat à sa propre succession en 2015, même s'il ne l'a pas encore annoncé, alors même que des dissidents au sein du PDP réclament qu'il cède la place à un candidat musulman originaire du Nord. Les opposants de l'APC, aimeraient, de leur côté, remporter la présidentielle pour la première fois depuis la fin des dictatures militaires, en 1999. L'Apga, actuellement au pouvoir dans l'Etat d'Anambra, a été fondée par Emeka Odumegwu-Ojukwu, l'homme qui avait annoncé la sécession de cette région du Sud Est en 1967, déclenchant la guerre du Biafra, qui a fait près d'un million de morts et s'est achevée en 1970.