La chorégraphe Nacéra Belaza Placée sous le signe de Paserelles, cette manifestation à laquelle prendront part 24 pays et une vingtaine de troupes, dont six compagnies algériennes, s'est ouverte vendredi et s'étalera jusqu'au 22 novembre. C'est avec un ballet de danse classique comme symbole des origines de la danse contemporaine, soi-disant, que s'est ouverte vendredi dernier au Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi la 5e édition du Festival international de la danse contemporaine. Une manifestation à laquelle prendront part 24 pays et une vingtaine de troupes, dont six compagnies algériennes. Ainsi, seront présents des danseurs et des chorégraphes de Suède, Côte d'Ivoire, Syrie, France, Grèce, Etats-Unis, Egypte, Belgique, Autriche, Argentine, Ukraine, Cameroun, Grande-Bretagne, Liban, Italie, Mexique, Cuba, Irak, Croatie et Chine, le pays qui est à l'honneur cette année. Et comme à chaque édition, une compétition est lancée au lendemain de l'ouverture sous l'oeil d'un jury dont le président de cette année nous vient d'Espagne. Il s'agit du chorégraphe espagnol Casadesus Calvo Francis. Curieux de connaître le niveau atteint par la danse moderne en Algérie et désireux d'ouvrir, par là même, des perspectives de coopération entre nos deux pays dans le domaine de la danse et de la chorégraphie, ce dernier mettra en place des cycles de formation et d'ateliers artistiques en faveur des troupes algériennes. Cette coopération est aussi consolidée par la participation de la troupe espagnole Dantzaz Konpainia au programme de ce festival. La nouveauté de l'Edition 2013 réside dans le fait que depuis le 10 novembre dernier, il a été ouvert au Palais de la culture Moufdi-Zakaria des ateliers de danse. Il s'agit nous apprend-on, de la première résidence de danse contemporaine animée par de grands noms qui s'exercera sur une durée de 20 jours à monter une pièce chorégraphique. Aussi, des conférences seront animées par des personnalités du domaine des arts de la scène tout au long de ce festival placé cette année sous le signe de Passerelles. Le commissariat du festival a prévu dans son agenda, cette année, un double hommage. D'abord à la troupe du ballet de l'Onci, qui a marqué de son empreinte les scènes nationale et internationale. Cette troupe a été formée à l'école de danse créée par l'Onci en 1996, sous la direction de la regrettée Sahra Hamida, diplômée de l'Institut national des arts dramatiques de Bordj El Kiffan dans les années 1960. Ainsi, le public a assisté à la projection d'un mini reportage présentant cette troupe et ses différentes exploits à travers le monde. Il sera suivi d' un spectacle chorographique qui a certes plu par ses performances techniques mais n'a pas su se hisser au rang de l'excellence et marquer les esprits tant l'approximatif se dessinait par moment, au regard surtout de ce qui allait suivre. Et c'est fort dommage. L'hommage qui suivra sera rendu à la Chine populaire, qui précise-t-on dans un communiqué de presse, a offert à la Bibliothèque nationale algérienne, en signe de bonne volonté pour la coopération culturelle, notamment en ce qui concerne les instruments du savoir, quelque 800 ouvrages ayant trait à la Chine populaire et à sa culture, environ 250 CD et des micro-ordinateurs ultramodernes, produits en Chine. C'est ainsi que pour se féliciter des 55 ans d'amitié et de rapports bilatéraux entre les deux pays, le Festival international de la danse contemporaine a choisi de mettre sous le feu des projecteurs la troupe chinoise le Bejing Dance Theater qui a été créée en décembre 2008, sous l'impulsion de l'une des chorégraphes les plus talentueuses du pays, Wang Yuanyuan qui s'associera avec le créateur -lumières Han Jiang et le scénographe Tan Shaoyuan. La compagnie fusionne tous les éléments de la culture chinoise, du ballet classique, à la danse moderne en passant par le théâtre. Avec justesse, habilité et synchronisation dans le mouvement, elle nous a offert un véritable cours magistral de danse, entre sensualité et simplicité. Intitulé Tonnerre, cette pièce chorographique évoluant sous une lumière rouge a suggéré le combat durant la guerre civile chinoise, de l'Armée nationale révolutionnaire, engagée jadis dans de durs combats contre l'Armée rouge chinoise ayant coûté la vie à des milliers de gens. Ces danseurs et danseuses mettaient en exergue la tentative de cette population d'atteindre la liberté. C'est ainsi que l'Armée rouge avec Mao Zedong à sa tête, a renversé le gouvernement en place (République de Chine) en 1949 et a permis d'instaurer la République populaire de Chine qui règne aujourd'hui. Un peuple qui a eu à payer de son sang pour construire le pays. Avec grâce, émotion, mais aussi précision, gestes aérés et planants, ces danseurs ont présenté de très beaux tableaux, déclinés avec humilité et double générosité quand le ballet de l'Onci, lui, se distinguait par son autosuffisance et discordance sur scène et c'est là où réside le génie de la danse. Après cette ouverture mitigée des plus conventionnelles où la ministre de la Culture, Khalida Toumi, s'est plû à décerner des trophées à tout-va, place enfin au concours et surtout au plaisir des yeux. La danse tout court!