Environ 1,8 millions d'électeurs doivent élire le successeur de l'actuel gouverneur de l'Etat, Peter Obi, qui achèvera en mars 2014 son deuxième mandat de quatre ans. Les électeurs de l'Etat d'Anambra, dans le sud-est du Nigeria, se sont rendus hier aux urnes pour choisir leur prochain gouverneur, un scrutin sous tension qui a valeur de test en vue de la présidentielle nigériane de 2015. Environ 1,8 millions d'électeurs doivent élire le successeur de l'actuel gouverneur de l'Etat, Peter Obi, qui achèvera en mars 2014 son deuxième mandat de quatre ans. Les craintes de violences liées à l'élection ont entraîné la mise en place de strictes mesures de sécurité et de restrictions de déplacement dans l'ensemble de l'Etat. Les rues d'Awka, la capitale de l'Etat, étaient calmes hier à l'ouverture des bureaux de vote, à 12h30 (11h30 GMT), alors que les forces de l'ordre, présentes en grand nombre, avaient installé des barrages routiers et patrouillaient dans la ville. La police a déclaré vendredi avoir arrêté plus de 200 personnes qui s'apprêtaient à se rendre en Anambra, soupçonnées d' «intentions criminelles». Elle a par ailleurs annoncé que les déplacements seraient restreints dans l'ensemble de l'Etat du vendredi à 18h à 6h aujourd'hui. «Tout se passe bien pour l'instant à part quelques problèmes isolés», notamment dans la livraison de matériel électoral dans certains bureaux de vote, a indiqué Kayode Idowu, porte-parole de la Commission électorale nationale indépendante. Au total, 23 candidats briguent le poste de gouverneur de cet Etat riche en ressources naturelles, notamment du pétrole. Le gouverneur sortant soutient Willie Obiano, le candidat de son parti, la Grande Alliance des progressistes (APGA). Face à lui, le Congrès des progressistes (APC), principale coalition d'opposition au Nigeria, présente Chris Ngige, qui bénéficie de nombreux soutiens dans cet Etat qu'il a déjà dirigé par le passé. Tony Nwoye est quant à lui le candidat du Parti démocratique populaire (PDP) du président Goodluck Jonathan. Ifeanyi Ubah, un magnat du pétrole, candidat du parti travailliste (LP) a aussi beaucoup occupé l'espace médiatique pendant la campagne électorale. Le scrutin de l'Etat d'Anambra va servir de test quant à la capacité du pays le plus peuplé d'Afrique à mener une élection dans le calme tout en empêchant les tentatives de fraude. Il va aussi permettre aux acteurs de la scène politique de prendre la température de l'opinion publique, en vue de l'élection présidentielle à venir. Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud, devrait être candidat à sa propre succession en 2015, même s'il ne l'a pas encore annoncé, alors même que des dissidents au sein du PDP réclament qu'il cède la place à un candidat musulman originaire du Nord. Les opposants de l'APC aimeraient de leur côté remporter la présidentielle pour la première fois depuis la fin des dictatures militaires en 1999. L'APGA, actuellement au pouvoir dans cet Etat, a été fondée par Emeka Odumegwu-Ojukwu, l'homme qui avait annoncé la sécession de cette région du Sud Est en 1967, déclenchant la guerre du Biafra, qui a fait près d'un million de morts en trois ans. Fraudes et violences ont souvent entaché les scrutins dans l'histoire récente du Nigeria. Les violences qui ont suivi la présidentielle de 2011 ont fait environ 800 morts dans le nord du pays, majoritairement musulman. La dernière élection en Anambra, en 2010, était «crédible» selon les observateurs américains, même s'ils avaient déploré une mauvaise organisation dans certains bureaux de vote. Les résultats de ce scrutin ne sont pas attendus avant 24 heures, voire 48 heures, selon la Commission électorale.