Le ton du communiqué ne laisse aucun doute quant à l'identité des «parties qui veulent que l'Algérie perde». Les membres de l'alliance présidentielle (RND, MSP et les redresseurs du FLN) ont rendu public, hier, un communiqué relatif au scrutin d'aujourd'hui. Outre l'appel à un vote massif, les signataires dudit communiqué recommandent aux électeurs de rester vigilants et «ne pas céder aux voix tendancieuses qui craignent l'expression de la volonté populaire». Pour l'alliance présidentielle, les cercles qui «sèment les graines du doute dans les esprits quant à la régularité de l'élection, cherchent à perpétuer la période de transition». Allusion aux multiples sorties médiatiques de l'autre alliance (RCD, MRN et FLN légalistes) qui n'a eu de cesse de crier au «hold-up électoral». Les pro-Bouteflika mettent en garde contre les «vaines tentatives qui visent à entraîner la rue algérienne dans une situation de crise et de pourrissement dont certaines parties entendent tirer profit». En fait, le ton du communiqué ne laisse aucun doute quant à l'identité des «parties qui veulent que l'Algérie perde». Les partisans du président-candidat semblent prendre donc au sérieux les menaces brandies par Benflis, Sadi et Djaballah. Ils mettent même en doute, leur volonté d'accepter le verdict des urnes. Le communiqué signé par Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem et Bouguerra Solatni, va jusqu'à affirmer que l'entreprise des opposants à Bouteflika «met en danger l'avenir des générations montantes». Cette réaction, pour le moins offensive de l'alliance présidentielle, intervient à un moment où une pression sans pareille est exercée sur l'administration et la justice, accusée de préparer le terrain à une fraude en faveur du président sortant. La «mise au point» des partisans du président-candidat appelle plusieurs lectures. L'alliance présidentielle, fait-elle dans le catastrophisme pour contrebalancer le discours sur la fraude qui a pris de l'ampleur ces derniers jours? Ou y a-t-il réellement le feu dans la maison Algérie? L'avenir nous le dira.