Ce groupe censé fédérer l'opposition se retrouve sans dénominateur commun. Le groupe de 14 partis élargi aux personnalités politiques conditionne sa participation au scrutin présidentiel à la conjonction de deux conditions essentielles à la tenue de cette compétition électorale. Il s'agit du report de la révision de la Constitution après l'élection présidentielle et la mise en place d'une instance nationale indépendante, chargée de la supervision de l'élection présidentielle pour garantir la régularité de ce scrutin, au lieu de confier cette tâche aux départements de l'intérieur et de la justice. Ce groupe censé fédérer l'opposition se retrouve sans dénominateur commun. Il est composé de pas moins de trois candidats à la présidence, à savoir Ahmed Benbitour qui se trouve face au mur et cache mal ses divergences internes. Rencontré en marge de cette réunion, le secrétaire général d'Ennahda, Fateh Rebaï, avoue ne pas partager la revendication relative au report de la révision de la Constitution. Ce mouvement d'obédience islamiste dont le congrès prévu pour les 13 et 14 septembre à la Coupole du 5-Juillet à Alger, a été reporté à mi-novembre, se déclare pour l'amendement de la Constitution pour peu qu'on y implique les partis politiques et prenne en compte leurs propositions faites à la commission de Bensalah et au Premier ministre. Le RCD de son côté n'a pris part à cette rencontre qu'en tant qu' observateur tandis que le FFS qui y était pourtant convié, a décliné l'invitation sous prétexte que la question de la présidentielle n'a pas été encore débattue par les instances du parti. De plus, si l'ombre de l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, a plané sur cette rencontre, l'option de soutien de sa candidature n'était pas à l'ordre du jour. Non seulement il ne s'est pas encore prononcé, mais il semble qu'il n'a rien demandé et n'a pas encore sollicité ce groupe mené par Abderrezak Makri, Ahmed Benbitour, sofiane Djilalli et Abdelaziz Rehabi, ex-ministre de la Communication. Si Benbaïbech dit avoir pris contact avec Ali Benflis et qu'il sera parmi eux lors des prochaines rencontres. D'autres acteurs au sein de ce groupe à l'image de Abdelkader Merbah réfutent d'avoir pris attache avec l'ex-chef de gouvernement en considérant que «c'est plutôt à Ali Benflis en tant que citoyen et personnalité politique de solliciter leur appui ou soutien pas le contraire». En tout état de cause Ahmed Benbitour affirme que le groupe n'est pas au stade de chercher un candidat de consensus, mais oeuvre pour construire une vision commune pour exiger le changement et des garanties à même de tenir une élection présidentielle ouverte et transparente. Concernant la révision de la loi fondamentale, il dira qu' «il est temps de bannir la pratique de tailler à la veille de chaque échéance présidentielle, une Constitution sur mesure pour le chef de l'Etat. Les parlementaires actuels n'ont aucune légitimité, pour réviser la Constitution déjà violée et triturée en 2008, dont les procédures de l'adoption de modifications ayant touché tous les équilibres des pouvoirs n'ont pas été respectées». Par conséquent, «la Constitution en vigueur n'est pas légitime», ajoute-t-il. Cet ancien chef de gouvernement, avertit qu'avec le pouvoir en place qui a érigé la corruption et la rente pétrolière en mode de gouvernance, l'Algérie doit faire face à une vraie déstabilisation. Si on continue sur la même lancée, l'Algérie aura besoin d'un prix de baril de 190 dollars pour couvrir les dépenses d'équipement et de fonctionnement. Sur le plan économique, les recettes pétrolières risquent de ne pas couvrir nos dépenses dans un futur proche, explique-t-il. Entre 2006 et 2001, le volume des exportations a enregistré une diminution de 25% et en 2012 la réduction était de l'ordre de 10%. «Du stade d'un Etat faible on est passé à un Etat déliquescent», indique-t-il encore. Ce transfuge du RND, affirme que le groupe ne dispose pas encore d'un plan d'action et ne court pas derrière le candidat de consensus. «Si les conditions exigées ne sont pas réunies, nous boycottons cette échéance et les différents candidats se retireront de la course», a-t-il conclu.