Le siège de la wilaya et de la direction de l'éducation de Béjaïa ont été assiégés hier matin par, respectivement, les travailleurs de la Socerca d'Amizour et les enseignants contractuels affiliés au Cnapest-élargi. Ni les pluies ni encore moins le froid, ne sont venus à bout de la détermination des ces centaines de travailleurs qui, lésés de leurs droits, notamment statutaires et salariaux, assistent impuissants à la mort à petit feu de leur entreprise. Les représentants syndicaux des enseignants des trois paliers sont venus prendre part au rassemblement de protestation devant la direction de l'éducation, sous la houlette du conseil de wilaya de Béjaïa du Cnapest-élargi. Cette action a été décidée au lendemain des assemblées générales synchronisées, qui ont débattu de «la situation difficile de la présente année scolaire, qui n'a malheureusement pas évolué dans le sens de la stabilité recherchée et souhaitée par le Cnapest-élargi». Dans son document, le Cnapest-élargi a rappelé avoir déjà tiré la sonnette d'alarme, concernant un certain nombre de revendications n'ayant pas trouvé d'écho favorable auprès des responsables de la direction de l'éducation. «L'exemple des 51 professeurs stagiaires et des contractuels qui sont privés de leurs salaires, depuis septembre 2012, est illustratif de la gestion bien hasardeuse et désastreuse qui perdure à la direction de l'éducation de notre wilaya», écrit le Cnapest dans sa déclaration. Les situations financières en attente de régularisation, le manque de moyens matériels et humains dont souffre la majorité de nos établissements scolaires, la non-régularisation des échelons, des heures supplémentaires, avancements des enseignants du primaire, le retard accusé dans l'établissement des arrêtés de titularisation et des diplômes de formation, les ponctions à tort, la non-régularisation administrative et financière des ingénieurs reçus au concours de 2011, la non-intégration des douze PES au grade de professeur formateur, sont autant de points qui ont mis en colère le Cnapest-élargi. De leur côté, les travailleurs de l'unité de production de carreaux de sol d'Amizour, Socerca, déficitaire depuis 2005, soutenus par le comité de solidarité avec les 120 travailleurs, se sont rassemblés devant le siège de la wilaya afin d'alerter pour la ènième fois de la situation critique que vit depuis des années leur entreprise. Voilà six mois qu'ils sont en grève avec un arrêt total de la production. La crise, qui s'est aggravée en 2008, a contraint les responsables de l'entreprise à proposer vainement une privatisation. Hier, les 120 travailleurs frondeurs ont tenté vainement de rencontrer le chef de l'exécutif. Ils se sont contentés d'une entrevue avec le président de l'Assemblée populaire de wilaya qui leur a promis d'user de toutes ses prérogatives pour trouver une solution, qui mettrait fin à cette crise qui n'a que trop duré.