Abdelaziz Bouteflika doit choisir un staff gouvernemental de confiance. La formation du nouveau gouvernement constitue la première préoccupation institutionnelle pour le chef de l'Etat. Le programme électoral de ce dernier qui n'est, en réalité, qu'une copie conforme de celui de 1999, à quelques nuances près, sera articulé autour des plus grands dossiers, à savoir, l'emploi, le logement, l'amélioration des conditions de vie des citoyens, la promotion du statut de la femme, la réorganisation du secteur de l'information (presse écrite et audio-visuelle...) et les réformes de l'Etat, du système financier et de la justice. Pour mener ces chantiers à bon port, le président Abdelaziz Bouteflika doit choisir un staff gouvernemental de confiance. Ainsi, et au vu du dernier mandat et des événements qui l'ont caractérisé, plusieurs portefeuilles ministériels, à en croire des sources sûres, connaîtront de nouveaux titulaires. Il s'agirait des ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères, des Finances, de la Communication et de la Culture, de la Famille, de la Restructuration industrielle et du Tourisme. En effet, pour l'Intérieur on avance le nom d'Abdelmalek Sellal, directeur de campagne de Bouteflika, qui avait, rappelons-le, occupé ce poste sous le président Liamine Zeroual, avant d'être nommé respectivement aux Travaux publics et aux Transports à l'ère Bouteflika. Quant à Nouredine Yazid Zerhouni qui a accumulé les bourdes, depuis les événements sanglants du printemps noir de Kabylie, il serait nommé ambassadeur en France, ne pouvant pas assurer les lourdes charges de l'Intérieur en raison de ses problèmes de santé. Le poste de ministre des Affaires étrangères serait confié, en retour, à l'actuel ambassadeur d'Algérie en France, M.Mohamed Ghoualmi. Par ailleurs, le ministre MSP, Omar Ghoul serait en charge d'un super ministère (Travaux publics, Transports, Environnement, Aménagement du territoire et Urbanisme), en guise de récompense du bilan positif enregistré dans le secteur des travaux publics, au cours du dernier quinquennat. En outre, pour donner un coup d'accélérateur à la réforme bancaire, le président de la République porterait éventuellement son choix sur Mourad Medelci ou Abdelatif Benachenhou. L'importance de ce département ministériel recommande la mise en place d'un système bancaire efficace pour attirer les investissements directs en Algérie. Sans oublier, bien entendu non seulement la sempiternelle problématique du foncier industriel qui constitue un obstacle majeur aux investisseurs. Par ailleurs la restructuration industrielle demeure l'une des préoccupations de Bouteflika qui, aujourd'hui qu'il est «bien élu» pourrait confier encore une fois le processus des privatisations à son conseiller économique et ex-ministre de la Restructuration et de la Coordination des reformes, M.Abdelhamid Temmar. Ce dernier qui, toutefois ne fait pas l'unanimité au niveau de l'Ugta. L'autre ministère à changer de titulaire, serait celui de la Communication et de la Culture, puisque Mme Khalida Toumi serait investie du poste de ministre de la Condition féminine, d'autant plus que, le code de la famille sera révisé, mais aussi que Mme Toumi est surtout connue pour son parcours de militante pour l'abrogation de ce code, ce qui motiverait l'éventuel choix du président de la République. Enfin si M. Ahmed Ouyahia était reconduit dans ses fonctions de chef de l'Exécutif, son ministre d'Etat et ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, se consacrerait en sa qualité de chef de file des redresseurs du FLN, à la préparation du prochain congrès. Surtout qu'après la débâcle de Benflis tout porte à croire que le vieux parti aura changé de camp.