Un charnier de 21 corps, sans doute des "bérets rouges", des militaires proches du président Amadou Toumani Touré renversé en mars 2012, a été découvert mercredi à Diago, près de Bamako, une semaine après l'arrestation de l'auteur du putsch, Amadou Sanogo. "Nous avons découvert un charnier de 21 corps, probablement de militaires +bérets rouges+ dans une fosse commune de Diago. Les corps ont été exhumés", a déclaré un responsable du ministère malien de la Justice qui a participé à l'exhumation. Cette information a été confirmée par une source sécuritaire malienne qui a indiqué "que des cartes d'identité retrouvées dans la fosse commune semblent confirmer qu'il s'agit de militaires +bérets rouges+ disparus". A 500 mètres de l'endroit où le charnier a été découvert, dans la commune de Diago, non loin de l'ex-quartier général de Sanogo et ses hommes situé à Kati (15 km de Bamako), les forces de sécurité empêchaient l'accès du lieu à la presse et aux curieux, a-t-on constaté. Cette découverte n'est pas une surprise pour un proche collaborateur du juge d'instruction Yaya Karembe qui a inculpé le général Amadou Sanogo. "Nous avions des indices peu avant l'inculpation de Sanogo. L'endroit était connu (...) car depuis trois semaines, les ex-compagnons de Sanogo avaient donné des informations précises sur le charnier", explique ce collaborateur du juge, présent sur place. "Mais je veux être prudent", ajoute-t-il, "Nous avons besoin de faire des analyses avant de dire qu'il s'agit bien des corps de +bérets rouges+. En l'état actuel de nos moyens, nous ne pouvons pas le prouver et nous demanderons sûrement l'aide de pays comme la France". Selon lui, c'est peu avant 03h00 (locales et GMT) mercredi que l'exhumation des corps s'est déroulée en présence de policiers, de membres des services maliens de renseignement et du juge d'instruction Karembe. Cette découverte intervient une semaine après l'arrestation, l'inculpation et l'incarcération d'Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d'Etat du 22 mars 2012 contre le président Touré qui avait plongé la Mali dans le chaos. Son arrestation a été suivie de celle d'une quinzaine de ses proches, essentiellement des militaires.