La mission parlementaire chargée d'examiner en France la question du voile islamique intégral va préconiser une loi d'interdiction du port de cette tenue vestimentaire dans “les services publics”, y compris dans les transports, a-t-on appris hier de sources parlementaires. La mission préconise l'adoption d'une résolution parlementaire (sans pouvoir contraignant), proclamant que “toute la France dit non au voile intégral” et demandant qu'il soit “prohibé sur le territoire de la République”, dans la version quasi définitive de son rapport qui sera remis mardi. Elle prône aussi des dispositions législatives pour interdire le voile intégral dans les services publics (administrations, hôpitaux, écoles, transports...). Les travaux de cette mission lancée en juillet à l'Assemblée nationale s'achèvent sans consensus, les députés socialistes ayant annoncé jeudi qu'ils ne prendraient pas part au vote de ces conclusions pour protester contre un débat notamment “pollué par celui sur l'identité nationale”, lancé parallèlement en octobre par le gouvernement. Ce débat, qui a été très critiqué jusque dans les rangs de la majorité de droite, a donné lieu à plusieurs dérapages racistes et fait craindre une stigmatisation de la communauté musulmane, forte de cinq à six millions de personnes en France. L'opposition socialiste met également en cause l'initiative de Jean-François Copé, le patron des députés de la majorité de droite UMP (Union pour un mouvement populaire), qui avait proposé dès décembre une loi d'interdiction générale dans l'espace public. Cette proposition, partagée par bon nombre de députés UMP, ainsi que par le président de la mission parlementaire, le communiste André Gerin, n'est pas retenue car elle “ne fait pas consensus”, peut-on encore lire dans le rapport. La France est déterminée à interdire le voile islamique intégral, porté par moins de 2 000 femmes, selon les chiffres officiels. Le président Nicolas Sarkozy s'est prononcé pour une résolution “sans ambiguïté” du Parlement, une disposition non contraignante qui précéderait des décisions législatives et gouvernementales.