Des investigations intenses ont été engagées par les forces de sécurité sur la trace des réseaux de recrutement. Ces derniers ont été chargés d'enrôler des jeunes pour les transférer via la Tunisie vers le Yémen pour combattre les Houtéiéne, qui sont à leur sens les ennemis des sunnites dans ce pays qui vit au rythme d'une grande instabilité sécuritaire et politique. Les premiers éléments de l'enquête font état de la neutralisation de plus de 15 terroristes d'origine algérienne partis pour le Yémen, issus de Annaba, Tébessa et essentiellement d'El Oued comme rapporté dans l'une de nos précédentes éditions. Ainsi, comme souligné par L'Expression, la wilaya d'El Oued, surnommée «la ville aux Mille Coupoles», est située au sud-est de l'Algérie, à 620 km au sud-est d'Alger et à 260 km au nord-est de Ouargla. D'une superficie de 77 km2, cette ville partage ses frontières Est avec la Tunisie. Elle est considérée comme un lieu fertile pour les groupes armés et les trafiquants de drogue et c'est via ses frontières que transitent les armes en provenance de la Libye. Des centaines de jeunes, notamment des étudiants avaient choisi le chemin des maquis, beaucoup ont rejoint l'Irak, plus récemment, certains sont partis pour la Syrie et le Yémen. L'énigme a aussitôt été décryptée par les services de sécurité! Des liens étroits sont tissés avec les salafo-wahhabites de l'Arabie Saoudite. Ces derniers, estiment des sources sécuritaires très bien imprégnées de la situation, hantent cette ville où ils ont réussi à imposer leur influence et à faire émerger la doctrine salafiste. Selon des informations en possession des services de sécurité, les leaders de ce mouvement notoire s'adonnent à un recrutement massif de jeunes pour les transférer via la Tunisie vers le Yémen. Le but est de les former pour combattre les Houtéiéne, pour leur appartenance à la mouvance chiite. Et c'est au Yémen que les corps de ces recrues seront enterrés, selon leurs familles qui ont été averties par téléphone. L'une des familles qui répond au nom de Zekri, rapporte un quotidien arabophone, a d'ailleurs observé une nuit de deuil à Annaba après avoir été informée de la neutralisation de son enfant nommé El Hadi, âgé de 35 ans. Il avait rejoint le Yémen pour atterrir à la ville de Damadj, où il sera abattu lors d'un accrochage. Une autre recrue avait connu le même sort dans les mêmes circonstances, il s'agit d'un certain Farès, natif d'El Oued, seulement 21 jours après son départ en compagnie de trois autres Algériens dont l'identification est en cours. Trois autres seront anéantis par le groupe de Houtéiéne qui active à Damadj suite à des bombardements, il s'agit de Chaker, Hamza et Abdallah. Les recruteurs se basent sur des fatwas nourrissant la haine à l'égard des chiites pour convaincre leurs proies. Les recrues subissent un véritable lavage de cerveau et sont envoyées à Damadj sous prétexte de poursuivre une formation religieuse à l'institut du «savoir contemporain» yéménite de cette ville, pour être ensuite introduites dans des réseaux terroristes. 10.000 dollars est la somme attribuée à chaque nouvelle recrue au lobby salafo-wahabite qui semble bien introduit en Algérie. D'aucuns, n'ignorent aujourd'hui que ce lobby de l'Arabie Saoudite finance le terrorisme dans le Monde arabe, nourrit les réseaux de soutien et la doctrine intégriste. D'ailleurs, l'ex -directeur du renseignement intérieur français, Bernard Squarcini, le confirme dans son livre Renseignements français: les nouveaux enjeux. Il souligne que «le chef du renseignement saoudien, Bandar ben Sultan ben Abdelaziz al-Saoud, finance les groupes extrémistes dans le Monde arabe...». Il s'agit des groupes terroristes ayant prêté allégeance à l'organisation criminelle Al Qaîda. Ils sont principalement financés et pris en charge par le prince Bandar ben Sultan. L'écrivain ne cache pas son inquiétude quant au retour de ces milliers de recrues dont beaucoup sont parties depuis l'Europe pour aller, notamment faire ce qu'ils appellent le jihad en Syrie, en Libye, en Egypte, au Liban et en Afrique du Nord. Le rôle des Saoudiens dans le financement et l'entraînement des groupes armés n'est plus à prouver et se distingue, soulignent plusieurs sites Internet, «par leur habilité à semer la haine dans le monde arabo-musulman et à détruire la famille musulmane. Alliés de l'entité sioniste d'Israël, ils sont le contraire du message de l'Islam!»..