Le chef des Brigades Abdallah Azzam, groupe jihadiste lié à Al Qaîda qui avait notamment revendiqué un attentat devant l'ambassade d'Iran à Beyrouth en novembre, a été arrêté par l'armée libanaise, a annoncé hier le ministre de la Défense. L' «émir» des Brigades Abdallah Azzam, «Maged al-Maged, a été arrêté par les services de renseignement de l'armée libanaise à Beyrouth», a affirmé Fayez Ghosn, sans préciser les circonstances ni la date de l'arrestation. Maged al-Maged, ressortissant saoudien, «était recherché par les autorités libanaises, et il est actuellement interrogé dans le plus grand secret», a précisé le ministre, sans d'autres précisions. Ce groupe jihadiste, créé en 2009, figure sur la liste américaine des «organisations terroristes» et avait revendiqué dans le passé des tirs de roquettes sur le nord d'Israël à partir du Liban. D'après le département d'Etat, ce groupe opère à la fois au Liban et dans la Péninsule arabique. Hier, le compte Twitter de Sirajeddine Zreikat, un responsable du groupe sunnite extrémiste, semblait avoir été suspendu. Ce responsable avait annoncé la revendication par son groupe du double attentat suicide qui a fait 25 morts le 19 novembre devant l'ambassade d'Iran à Beyrouth. Les attentats suicide simultanés sont un des modus operandi d'Al Qaîda. Le responsable avait alors prévenu que les attentats se poursuivraient au Liban tant que le Hezbollah chiite libanais, allié de Damas et de Téhéran, continuerait de combattre les rebelles en Syrie aux côtés de l'armée syrienne. En 2009, la justice libanaise avait condamné par contumace Maged al-Maged, un Saoudien né en 1973, à la prison à vie pour appartenance à Fatah al-Islam. Ce groupuscule, inspiré idéologiquement par Al Qaîda, s'était engagé en 2007 dans des combats contre l'armée dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban, au prix de plus de 400 morts, dont 168 soldats. Après la bataille de Nahr al-Bared, plusieurs membres de ce groupe s'étaient réfugiés à Aïn Héloué, le plus grand camp palestinien au Liban considéré comme une poudrière en raison de la présence de groupuscules islamistes extrémistes. Selon des sites islamistes, Maged al-Maged a été révélé en 2012 comme l' «émir», soit le chef des Brigades Abdallah Azzam. Un responsable palestinien à Aïn Héloué a affirmé hier que Maged avait quitté le camp vers la mi-2012 pour se rendre en Syrie. «Avec la guerre en Syrie, nous avons pris la décision que les ressortissants arabes ne devaient plus rester dans le camp, après des informations faisant état de la participation de jihadistes aux combats aux côtés des rebelles», a indiqué le responsable sous couvert de l'anonymat. «Il est alors parti du camp avec cinq Saoudiens et Koweïtiens et ils sont allés en Syrie. On ne savait pas qu'il était rentré au Liban», a-t-il dit.