Le chef de l'Etat a rassuré les femmes sur sa ferme volonté de modifier ce code leur demandant d'apporter leur contribution. Le chef de l'Etat a réaffirmé sa détermination à améliorer le sort des femmes soumises à un code de la famille les inféodant par rapport aux hommes. «Nous ne pouvons pas accepter que la femme algérienne soit soumise à un statut qui porte atteinte à ses droits et la condamne à une condition inférieure à celle de l'homme», a déclaré M.Bouteflika dans son discours. Tout en se réjouissant des avancées qui ont été réalisées par l'accession de la femme à toutes les responsabilités au sein des institutions nationales et par son entrée dans toutes les professions et tous les métiers, le chef de l'Etat n'a néanmoins donné aucune indication sur les éventuels amendements qu'il compte apporter au code de la famille. Un code qualifié par les associations féminines de «code de la honte» et dont elles demandent carrément son abrogation. D'ailleurs Bouteflika reconnaît que «des tabous restent encore à casser et notamment dans certaines mentalités qui n'arrivent pas à s'ouvrir sur la modernité» allusion faite au courant islamiste qui s'oppose à tout amendement du code de la famille. «Il faut s'attaquer à des montagnes de préjugés et d'interdits», a-t-il averti. Dans cette optique, M.Bouteflika a tenu à rassurer les femmes sur sa ferme volonté de modifier ce code leur demandant d'«apporter leur contribution éclairée, responsable et enthousiaste à cette lutte pour leurs droits». Mais aussi a-t-il ajouté pour l'édification d'une société plus libre et plus humaine et pour «l'introduction dans nos moeurs des principes de tolérance et de fraternité». Cette volonté d'amender le code de la famille n'est que l'aboutissement logique d'un long combat auquel le président de la République a fait allusion, lors de la célébration de la Journée de la femme où il avait réaffirmé son engagement à éliminer toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. D'ailleurs et intervenant dans les débats du Conseil des ministres ayant approuvé le projet de décret présidentiel portant sur la ratification de la convention sur les droits politiques de la femme, adoptée par l'assemblée générale des Nations unies, dans sa résolution du 20 décembre 1952, le chef de l'Etat a rappelé que dans toutes les actions entreprises et dans les réformes engagées, l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes «a été inscrite parmi nos priorités». Dans la même lignée, il avait invité la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh) à élaborer un plan d'action national des droits de l'homme et à «se pencher particulièrement sur le droit égal des femmes et des hommes de jouir de tous les droits civils et politiques». En outre, il avait souligné par le passé que dans ce domaine, la prévention de la discrimination par l'élaboration de mesures législatives et réglementaires doit être nécessairement suivie d'actions constructives visant à assurer la jouissance positive de ces droits.