Ces formations, comme à chaque fois, partent pour les rendez-vous électoraux, en rangs dispersés. Laminés par une déroute électorale sans précédent dans les annales électorales de l'Algérie plurielle, les partis islamistes ayant pris part au scrutin présidentiel du 8 avril de façon directe comme Abdallah Djaballah (président du MRN), ou ceux qui, en revanche, ont préféré jouer les deuxièmes rôles, c'est le cas notamment du MSP, de Wafa de Taleb El Ibrahimi, de l'ex-FIS... continuent à récolter les fruits de leurs profondes divisions et subir par là même une réalité politique qui, de toute apparence, ne joue plus en leur faveur aussi bien sur le plan national qu'à l'étranger. Le raz de marée électoral d'Abdelaziz Bouteflika avec ses 84,99% des voix exprimées, renseigne, contrairement à ce que prétendent certains hommes politiques proches de cette mouvance, sur la «frilosité» du poids de l'électorat islamiste, lequel pourtant, il y quelques années de cela, se comptait par millions de militants et de sympathisants affiliés au parti dissous. Actuellement, après la reconduite de Bouteflika pour un deuxième quinquennat à la tête du pays, les mêmes formations, n'ayant apparemment cure de l'ampleur de leur division, de l'effritement de leur influence politique, continuent à agir en rangs dispersés. Certains d'entre eux, conscients de l'occasion «unique» qui leur a été offerte grâce au succès de Bouteflika, s'efforcent de reconquérir le terrain. L'exemple parfait est évidemment le parti du défunt Mahfoud Nahnah qui tente, à travers son soutien «stratégique» à Bouteflika dans le cadre de l'alliance présidentielle, de se tailler une bonne part dans la redistribution des cartes pour revigorer son aura dans les institutions de la République, le gouvernement, l'APN, le sénat... Les responsables de l'ex-FIS s'adonnent, de leur côté, à des manoeuvres politiques dans l'espoir de revoir, peut-être un jour, le retour, sous une forme ou une autre, du parti dissous. La conjoncture marquée par la mise en oeuvre de la réconciliation nationale, est, à leurs yeux, une chance à ne pas manquer. Le président de Wafa, lorgne quant à lui l'éventuel départ du ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, considéré par le parti comme le principal opposant à la légalisation de Wafa, pour que sa formation puisse agir en toute légalité. Reste enfin le président du MRN, Abdallah Djaballah, candidat malheureux à l'élection présidentielle, qui, selon les faits rapportés par la presse, fait face à une crise interne qui risque, s'il n'y met pas le holà, de provoquer l'effondrement de son parti. En tout état de cause, les formations islamistes, comme à chaque fois, partent pour les rendez-vous électoraux, en rangs dispersés. La politique du «chacun pour soi» ayant en permanence dominé le courant islamiste reste, en dépit de la réconciliation nationale du président Bouteflika, est plus que jamais de mise.