Le coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, au cours de la conférence de presse hier à Draria Abderrahmane Belayat a dénoncé les déclarations «incendiaires», «dangereuses», «irresponsables», «aventurières» et «violentes» contre plusieurs institutions de la République. Les dernières déclarations incendiaires du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, ciblant le DRS et son chef, le général Toufik, ont choqué certains dirigeants du FLN. Le coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, a de la peine à les croire. Il ne trouve pas les mots pour les qualifier. Devant les journalistes qui ont couvert sa conférence de presse, hier à Draria (Alger), M.Belayat donnait l'impression d'un homme choqué, déçu et remonté par l'ampleur des propos. Il a dénoncé les déclarations «incendiaires», «dangereuses», «irresponsables», «aventurières» et «violentes» contre plusieurs institutions de la République, à l'instar de l'ANP, de la Justice et de la Présidence. Dans la foulée de sa réaction, M.Belayat a indiqué que «ces déclarations qui ont provoqué un séisme, une inondation ou une épidémie ou je ne sais plus comment les qualifier n'engagent que Amar Saâdani». «Le FLN annonce officiellement à l'opinion publique et notamment à toutes les institutions et les personnalités au sein de la Présidence, au Parlement, au gouvernement, à l'ANP et à la Justice qui est ciblée par les déclarations agressives de Saâdani, qui n'a pas la légitimité pour parler au nom du parti, que cet acte ne peut en aucun cas être attribué au FLN, ni l'engager car il est hors de ses textes et contraire à sa doctrine», a-t-il déclaré. Le conférencier précise que cette position est adoptée «après les concertations et avoir entendu les avis de la base militante». «La base rejette ces attaques violentes et irresponsables contre la justice et la structure de l'ANP», a-t-il ajouté. «Des choses dangereuses se passent dans notre parti», a reconnu le conférencier, en dénonçant les «déclarations dangereuses et incendiaires d'un membre du comité central, Amar Saâdani, qui ont ciblé, sans aucune précaution, des institutions et des événements nationaux qui ont une dimension historique et morale dans la vie de l'Etat et de la société.» Le coordinateur du bureau politique du FLN qui considère que le poste de secrétaire général est toujours vacant, a regretté les conséquences et les dégâts provoqués par les déclarations de Saâdani qui s'est attribué le qualificatif de «Patron du FLN» dans l'interview accordée à TSA. «Je mesure les dégâts et j'ai honte de ce qui a atteint le parti. Tout militant et membre du comité central doit déclarer qu'il se démarque de ces déclarations», a-t-il souligné. Rendant hommage à l'institution militaire, Abderrahmane Belayat regrette surtout le fait que les déclarations de Saâdani soient lancées au moment où les puissances occidentales reconnaissent «les compétences de l'ANP». De ce fait, il estime que cette sortie ne sera pas sans suite. Il a soutenu que le fait de s'attaquer à une institution qui «force le respect» ne peut pas passer comme si de rien n'était. Il estime que M.Saâdani s'est immiscé dans le travail de la justice qui est un acte délictueux, expliquant que «la main du système est longue». Mais qui est derrière Amar Saâdani qui ne pouvait certainement pas proférer de tels propos autrement que sous la dictée et la contrainte? «Ceux qui travaillent avec lui», a répondu Belayat sans vouloir aller plus loin dans sa réponse. Y-a-t-il un lien direct entre les déclarations de l'ancien président de l'APN avec l'élection présidentielle du 17 avril prochain et la question du 4e mandat pour Bouteflika qui aurait divisé le système politique? Là aussi, M.Belayat a répondu non sans précautions. «Je ne peux pas dire qu'il n'y a pas de lien avec l'élection présidentielle», s'est-il contenté de dire. Concernant le lien avec le 4e mandat, il a indiqué que c'est une «probabilité non nulle», ce qui signifie que c'est possible. Après le réquisitoire sans appel, le coordinateur du bureau politique a annoncé la tenue prochaine d'une session du comité central pour l'élection d'un nouveau secrétaire général du parti, précisant que le nombre de signatures a atteint les 4/5 des membres de cette instance. «La réunion du comité central est inexorable. On attend juste l'autorisation», a-t-il dit. Par ailleurs, à la suite de la réunion de son BP qui s'est réuni tard dans la soirée d'avant-hier, les membres de ce même BP ont affirmé leur soutien aux décisions prises récemment par le secrétaire général du parti, Amar Saâdani visant à donner une dynamique nouvelle et efficace aux bases du parti.
