«Les groupes terroristes armés ont rompu la trêve ce matin dans la vieille ville de Homs avec des tirs d'obus de mortier sur le siège de la police.» L'étau se desserre sur les civils de Homs. L'aide de l'ONU à ces derniers a pris effet, dès hier, au lendemain de l'évacuation de dizaines de personnes, bloquées pendant plus de 600 jours dans les entrailles de la cité syrienne. L'évacuation de Homs et la distribution de nourriture et de matériel médical font partie de l'accord conclu entre l'ONU, le gouvernement syrien et les rebelles après des mois de négociation. Rappelons que le rôle du diplomate algérien Lakhdar El Ibrahimi ont été décisives dans ces négociations. Au total, 83 femmes, enfants et personnes âgées ont été évacués de la vieille ville à l'occasion d'une «pause humanitaire de trois jours conclue entre les parties au conflit», selon le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Haq. «Les équipes de l'ONU ont pré-positionné des vivres et du matériel (...) destinés à être livrés immédiatement après la sortie du premier groupe de civils, et nous espérons envoyer cette aide samedi matin», a annoncé le coordinateur humanitaire de l'ONU en Syrie, Yacoub El Hillo. Des bénévoles du Croissant rouge ont aidé des vieillards frêles à monter dans des bus, tandis qu'une femme a été évacuée sur une civière, selon un observateur sur place. Une vidéo amateur diffusée par un militant a aussi montré un vieil homme emmitouflé dans une couverture et souriant en embrassant son fils, pour la première fois en 18 mois. Ces civils étaient bloqués depuis juin 2012 dans les quartiers de la vieille ville, assiégée et prise en otage par la rébellion. Sur les images de la télévision syrienne, on peut voir au loin les immeubles détruits de la vieille ville de Homs. «Les gens qui partent ont des sentiments partagés. Bien sûr, ils sont contents, car après plus de 600 jours de siège, le cauchemar est fini», affirme un citoyen. Selon M. Haq, les personnes évacuées vendredi ont été «transportées vers des endroits de leur choix, escortées par l'ONU et le Croissant-Rouge syrien». Les évacuations doivent se poursuivre dans les prochains jours, selon le gouverneur de Homs, Talal Barazi, précisant que les femmes, les enfants de moins de 15 ans et les hommes de plus de 55 ans étaient autorisés à partir. «Aujourd'hui, la plupart des évacués étaient des personnes âgées. Nous prévoyons de faire partir beaucoup de femmes et d'enfants», a expliqué Abul Hareth al-Khalidi, un porte-parole des civils. La pause humanitaire et le cessez-le-feu conclu permet l'acheminement d'aide à ceux qui auront choisi de rester dans les quartiers de Homs. Selon l'ONU, il s'agit d'une aide d'urgence pour 2 500 personnes. Cette aide comprend nourriture, kits médicaux et d'hygiène, matelas, couvertures, ainsi qu'une somme en liquide et un soutien logistique «pour faire face aux besoins immédiats de ceux qui choisissent d'évacuer la zone et de ceux qui sont toujours dedans». Cette aide humanitaire intervient après le premier round des négociations de Genève qui n'avait abouti à aucun résultat. Les autorités syriennes ont confirmé leur participation au deuxième round de négociations prévu le 10 février à Genève, et visant à trouver une issue politique au conflit. «Il a été décidé que la délégation syrienne participerait au 2e round des négociations à Genève», a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad. Notons que le gouverneur de la province de Homs a accusé les rebelles d'avoir violé la trêve humanitaire pour permettre une évacuation des civils et l'entrée de l'aide d'urgence. «Les groupes terroristes armés ont rompu la trêve ce matin dans la Vieille ville de Homs avec des tirs d'obus de mortier sur le siège de la police», a affirmé le gouverneur Talal al-Barazi, cité par l'agence de presse officielle Sana. Le même responsable a appelé l'armée à la «retenue» afin d'assurer l'évacuation des civils des zones assiégées. Une trêve humanitaire a été conclu entre les forces gouvernementales et les rebelles pour permettre une évacuation des civils et l'entrée d'une aide d'urgence dans des quartiers de Homs. Cinq explosions ont retenti à 06h30 GMT dans les secteurs assiégés de Homs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh), qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales et militaires. L'évacuation de Homs et la distribution de nourriture et de matériel médical font partie de l'accord conclu entre l'ONU, le gouvernement syrien et les rebelles après des mois de négociations.