Une pièce revue et corrigée par Malek Agguoun d'après Nicolaï Ederman, vient enrichir le répertoire du TNA. «Le Suicidé» de Nicolai Ederman est une pièce à caractère universel et traite minutieusement une pensée, une philosophie, une réflexion, capable d' interpeller notre conscience et de répondre à nos questionnements. «Le Suicidé», pièce de quatre actes, mise en scène et adaptée par Malek Aggoune mobilise une quinzaine de comédiens. L'histoire relate les péripéties d'un jeune chômeur... Salim alias Mohamed Abbas personnage central de la pièce qui vit tels un malheur et une humiliation son chômage. Ce jeune, à qui est prêtée l'intention de se suicider pour mettre fin à ses déboires, prend subitement conscience de l'intérêt qu'il suscite auprès de son entourage. Il décide d'en profiter pour goûter enfin aux joies du statut de la légitimité miraculeusement retrouvée grâce justement à cette idée factice, simulée et caricaturée. Le plus cocasse dans l'affaire est que tout le monde tente de récupérer sa «mort» pour servir une cause personnelle. Tout ce que va vivre Salim relève du mauvais rêve. Un rêve comme espace de rencontre entre ses angoisses et ses désirs, devient l'expression «surnaturelle» de sa propre survie. On pourrait dès lors considérer Salim comme le personnage d'une histoire fabuleuse, le pivot d'un récit invraisemblable. «Le Suicidé» chez Nicolai Ederman est plutôt une comédie féroce loin de la tragédie qui pourrait laisser supposer le sujet. Il s'agit certes d'une énième adaptation d'une oeuvre étrangère par notre théâtre. L'absence de budget conséquent et la rareté de textes dans le répertoire national font qu'il est pratiquement impossible de faire dans la création. L'essentiel pour M'hamed Benguettaf est de faire en sorte que les planches du théâtre ne restent pas muettes trop longtemps et de maintenir «grandes ouvertes les portes du prestigieux TNA.» Pour l'actuel directeur, le mérite de son théâtre et des metteurs en scène mis à contribution pour la réalisation du programme annoncé réside dans le fait que les travaux présentés sont des spectacles «écrits et montés d'après des oeuvres étrangères, et donc pas des adaptations au sens propre du terme» La prouesse, dans ce domaine, est que Benguettaf et son équipe ont réussi en un peu plus d'un mois à présenter trois générales au public. Reste maintenant pour tous à relever le défi de la programmation d'une activité théâtrale régulière. L'affiche est en ce moment au théâtre national d'Algérie Mahieddine Bachtarzi.