El Gosto entend faire sien le pari de la modernisation de l'acte théâtral dans sa création, sa conservation et sa circulation ici et ailleurs... Après le succès obtenu en 2007 par la pièce de théâtre El Machina, le dramaturge Cherif Ziani Ayad qui entend à travers sa compagnie El Gosto théâtre promouvoir le théâtre arabe contemporain ici et surtout à l'étranger, récidive cette fois, en donnant à voir une nouvelle représentation de cette pièce. D'après Lagoual de Abdelkader Alloula, elle sera jouée lundi soir à partir de 19h au Palais de la culture Moufdi-Zakaria. Ce travail entre dans le cadre d'un vaste projet autour des dramaturgies contemporaines arabes soutenu à la fois par les instituions culturelles mais également par des partenaires situés sur des régions du pourtour méditerranéen, rives sud et nord. «Il est question pour nous et ce, depuis le lancement de ce projet en 2005, de s'intéresser à un nouveau théâtre de langue arabe, contemporain, universel qui se veut un mouvement intellectuel, artistique et esthétique émancipateur de la conscience citoyenne» explique Ziani Chérif Ayad. Aussi, la compagnie El Gosto théâtre a déjà à son actif plusieurs productions, des mises en espaces en lecture autour de Arezki Mellal, Benamar Médiene, Kateb Yacine, Bachir Hadj Ali ou encore de Abdelkader Alloula. Tout comme le programme à venir d'El Gosto partira bientôt sur les traces du jeune théâtre arabe contemporain. «El Gosto, nous ajoute-t-on, dans son déploiement, fait sien le pari de la modernisation de l'acte théâtral dans sa création, sa conservation et sa circulation, au service des publics sur ses territoires de création ainsi qu'auprès de publics d'accueil sur d'autres rives». Pour rappel, El Machina c'est le train qui emmène Zenouba, une fillette de douze ans atteinte d'une maladie incurable, en vacances chez son oncle Djillali. C'est un temps suspendu au coeur de son intimité et de celle des autres passagers. Une invitation à découvrir l'univers des petites gens de Abdelkader Alloula, happées par la tragédie de leur pays, une tragédie nationale qui jeta tant de gens sur les routes. C'est l'histoire d'une histoire faite avant tout de plein de petites histoires, guidées par la voix des meddahin, maîtres et témoins du sens du récit. Deux histoires qui s'entrecroisent et s'emmêlent au fil de la narration des trois comédiens de la pièce. Une triste histoire relayée par celle de l'Algérie et ses crimes de Bentalha, Alger et autres lieux victimes de la horde terroriste. On se souvient de la représentation de cette pièce, au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi où le public était prié de se constituer en groupe de deux parties pour assister et pouvoir écouter religieusement cette pièce nimbée de lumière et de professionnalise avérés. Le public est donc invité à revisiter le répertoire de Abdelakder Alloula et de goûter à nouveau à son langage, revu et corrigé minutieusement par un esthétisme particulier, propre au metteur en scène, Ziani Cherif Ayad, qui entend mettre cette année l'accélérateur en marche et entamer de nouveaux projets. En attendant, on peut citer d'ores et déjà le nom de la prochaine représentation théâtrale. Il s'agit de la pièce L'Etoile de la comète qui sera donnée le 2 juin prochain. d'après un texte d'Arezki Mellal, elle porte sur un dialogue visuel entre Kateb Yacine et sa Nedjma.