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«A Bouira, on veut la paix»
MARQUEE PAR LE TERRORISME
Publié dans L'Expression le 03 - 05 - 2004

Entre 1991 et 1999, la wilaya comptabilisa plus de 800 victimes tous corps confondus.
Il n'y a pas une partie de la wilaya de Bouira qui n'ait pas souffert du diktat des hordes terroristes. En effet, dès les premiers jours de la décennie noire, Bouira allait être l'une des wilayas les plus touchées.
Située entre deux massifs montagneux, le Djurdjura au nord et Dirah au sud, la wilaya a été gratifiée par la nature d'un massif forestier dense, les forêts de Rabta (Kadiria), de Djeridat (Souk L'khamiss), de Chréa (Bechloul), Tikjda (Haïzer) et Z'barbar (Lakhdaria lieu de la proclamation du GIA).
Ces paramètres, ajoutés à la situation stratégique de la wilaya par rapport à la capitale, ont amené les décideurs du GIA, du Gspc, et autres organisations terroristes, à tenter de s'imposer. Abassi Madani, alors chef suprême de l'ex-FIS, avait déclaré lors d'un passage à Lakhdaria que l'instauration de la République islamique commencerait par cette ville.
Entre 1991 et 1999, la wilaya comptabilisa plus de 800 victimes tous corps confondus. La résistance contre le terrorisme sera aussi importante puisque les premiers groupes d'autodéfense verront le jour dans cette wilaya sous la houlette de Mekhfi, feu Akkacha.
Si la guerre tourna rapidement en faveur des forces de sécurité dans les villes, la campagne, elle, subira le joug des terroristes. L'exode rural touchera des milliers de familles qui laisseront tout et s'installeront dans des garages, des habitations de fortune autour des grandes agglomérations. L'économie et le développement de la wilaya subiront le même sort dans l'incendie de plusieurs unités de production, le saccage des mairies, des édifices des PTT, de la Sonelgaz et de tous les symboles de la République. C'est en 1997, à la faveur de la promulgation de la loi Errahma, que la tension baissera.
La décision unilatérale de l'AIS, aile armée de l'ex-FIS, de proclamer la trêve réduira sensiblement l'activisme dans la région de Haizer jusque-là, commandée par Mezouane et Chabane Chaouch deux émirs sous l'emprise de Madani Mezrag. D'autres régions comme El Mokrani, Aïn Bessem et même Boukram, Bouderbala, connaîtront un sensible recul de l'insécurité. A peine les massifs vidés par les repentis de l'AIS, les lieux sont réinvestis par les «gars de Baraki», une phalange dure fidèle à Hassan Hattab.
Les forces de l'ordre répondent par des ratissages et des opérations militaires de grande envergure.
L'opération d'«Affourou» qui a duré plus d'un mois et où de gros moyens avaient été utilisés, sera le coup fatal aux membres du Gspc qui quitteront définitivement le site de Tikjda aujourd'hui exploité. A Djeridat, daïra de Souk El-Khemis, le dernier fief intégriste où avait séjourné Hattab subira le même sort. Les mêmes moyens seront utilisés à Hammam Ksana, Bordj Okhriss. Là aussi, un commandement régional, servant de relais avec la zone Sud sera anéanti. Ces coups et d'autres moins importants réduiront sensiblement la force de frappe du Gspc qui optera pour des actions éparses commises par des groupes de plus en plus petits. Malgré les lourdes pertes, les groupes de Hattab n'abdiquent pas. Plusieurs personnes civiles isolées payeront de leur vie, leur refus de se soumettre à la loi des criminels.
Les séquelles d'une décennie plus que noire sont toujours là. Celui qui rallie El Hachimia depuis Aïn Bessem par Oued Lakhal remarquera tout au long du trajet des poteaux téléphoniques dépourvus de fils. Les habitants de Ridane, aux frontières avec Médéa, ont pendant 10 ans, effectué des kilomètres pour envoyer une lettre ou recevoir un courrier.
De nombreuses familles ont mis prématurément fin aux études de leur progéniture, surtout les filles. Le taux d'alphabétisation dans ces contrées est catastrophique. Plus au nord, le site touristique de Tikjda porte encore les stigmates de ces années. Le complexe EGT saccagé est toujours là au milieu d'un site naturel, source de vie pour des milliers de familles de bergers. Les dernières redditions sont accueillies avec enthousiasme par les campagnards.
«C'est le début d'un vrai retour à la stabilité du pays, mais aussi de beaucoup d'exilés qui ont tout perdu. La fin du terrorisme est la condition plus que nécessaire à toute avancée», pense ami Brahim, un ancien gendarme reconverti en patriote dès 1994.
«Les gens qui continuent à prôner le tout-sécuritaire, l'éradication habitent des villes sécurisées, rentrent chaque jour chez eux, ils ne savent pas ce que veut dire dormir avec la peur de voir son honneur bafoué, son bien racketté, ses enfants égorgés... c'est cette incertitude qui nous amène à demander la paix, la paix et rien que la paix.»
A la question de savoir si l'amnistie est une solution, Mohamed un cafetier qui a perdu son frère répond: «Moi, j'ai perdu mon frère, je dirai que c'est sa destinée. Si l'amnistie est la seule solution pour préserver d'autres vies et éviter à d'autres ce que j'ai ressenti, alors je dis oui à l'amnistie».
Pour Hakim, médecin de campagne à Ridane, la réponse est plus soutenue en disant : «La fin du terrorisme engen-drera la stabilité qui permettra de distinguer les auteurs. A la faveur de ce fléau, le grand banditisme a pignon sur rue, la quiétude et le retour à la normale permettront la lutte contre la maffia politico-financière qui ronge le pays.» Pour argumenter son point de vue, le docteur nous citera le cas de personnes qui profitent de la détresse d'autres. «Je connais des gens qui ont aménagé des garages pour les louer à des fuyards contre 10.000 DA le mois, n'est-ce pas là une forme de terrorisme?»
Les dernières redditions à Lakhdaria et Hammam Ksana augurent d'un avenir meilleur pour une wilaya longtemps victime. Le score obtenu par Bouteflika, lors de la dernière élection est peut-être la meilleure preuve que les Bouiris ont assez enduré et qu'ils aspirent à une situation meilleure, laquelle ne peut se réaliser qu'avec la paix.


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