En visite quelques heures en Algérie, le ministre espagnol des Affaires étrangères, M. Moratinos, a déclaré hier que son pays est «satisfait» de la dernière résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. Cette dernière a consisté en la prolongation de six mois du mandat de la Minurso. L'Espagne est le quatrième pays après l'Algérie, la République arabe sahraouie démocratique et le Maroc à avoir positivement réagi à la dernière décision onusienne. Mise en place en avril 1991, la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (Minurso) compte quelque 200 observateurs militaires et une trentaine de soldats et policiers. Cette résolution constitue «un engagement de la communauté internationale et un appel à toutes les parties concernées pour s'engager d'une façon positive à déployer tous les efforts pour trouver un règlement définitif au conflit du Sahara occidental», a estimé M.Moratinos dans une déclaration à la presse à Alger où il est arrivé hier après-midi. «L'Espagne oeuvrera, dans le cadre des Nations unies, à encourager le dialogue entre les parties concernées», a-t-il ajouté. Un plan de l'ONU, préparé par son ancien envoyé spécial au Sahara occidental, James Baker, prévoit une période d'autonomie de cinq ans avant la tenue d'un référendum devant décider du statut définitif de l'ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975. Cette déclaration du ministre espagnol intervient quelques jours après celle de son Premier ministre, Zapatero, diversement appréciée par les deux parties en conflit, et très médiatisée par le palais royal marocain qui semblait y voir un changement notable de la politique espagnole par rapport à la question sahraouie. En effet, l'arrivée des socialistes au pouvoir à Madrid donne des ailes aux Marocains qui espèrent faire valoir un soutien espagnol à leur thèse, actuellement en contradiction avec le plan Baker. Cela dit, au plan des relations bilatérales, M.Moratinos a déclaré que son gouvernement entendait «raffermir, de façon concrète, son alliance stratégique avec l'Algérie en vue de favoriser l'émergence d'un Maghreb arabe stable et prospère» et de faire de «la Méditerranée un espace de prospérité, de paix et de sécurité». En d'autres termes, la politique de José Maria Aznar ne sera vraisemblablement pas remise en cause, notamment en ce qui concerne la coopération entre les deux nations. Les deux pays sont liés par un traité d'amitié, signé lors de la visite d'Etat du président de la République en Espagne, en octobre 2002.