Un important dispositif policier a été mis en place en prévision de cette manifestation La capitale était en ébullition. Plusieurs manifestations ont éclaté depuis hier. C'est le cas des sit-in organisés devant la Grande-Poste et l'Assemblée populaire nationale (APN). Plusieurs manifestants ont été arrêtés par la police près de la Grande-Poste à Alger où ils devaient tenir un rassemblement pour exiger notamment, la levée effective de l'état d'urgence en Algérie et l'annulation de la loi sur les associations. Ces manifestants ont été violemment embarqués dans les fourgons de la police devant les conduire au commissariat. Deux photographes affirment avoir été empêchés par la police de filmer la scène. «Les policiers nous ont empêchés de prendre les photos des arrestations (...)», affirme Souhil. B., photographe à El Watan. Un important dispositif policier a été mis en place en prévision de cette manifestation organisée, notamment par la Coordination nationale des familles des disparus, le bureau du centre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs, le mouvement du 8 Mai 1945, d'autres militants appartenant au mouvement islamiste Rachad. Au même moment, une centaine de fonctionnaires de l'administration employés dans le cadre de l'emploi des jeunes depuis plus de 5 ans se sont rassemblés devant l'APN. Venus des quatre coins du pays, femmes et hommes, employés «arbitrairement» au prix du Snmg, depuis des années sont venus protester contre la non-régularisation de leur situation. Ils ont décidé de protester contre l'oubli des pouvoirs publics pour «un contrat digne». A peine rassemblés devant le siège de l'APN, les forces de l'ordre ont procédé à des arrestations massives. Par dizaines, des femmes et des hommes ont été entassés dans les fourgons de la police et emmenés dans les commissariats avoisinants. Face à la répression à laquelle ils étaient confrontés, les protestataires n'ont pas abandonné. Debout, ils scandaient comme un seul homme: «Pas de dialogue autour de nos contrats», «Pour la chute du système», «Y en a marre des coucous», «Y en a marre des voleurs», «Y en a marre des corrompus», «Y en a marre de la répression»... Plusieurs personnes ont été évacuées par les éléments de la Protections civile. Plusieurs photographes de la presses nationale ont même eu droit à un traitement des plus violents. «Le fait de nous empêcher de manifester pacifiquement est en soi, non seulement un dépassement, mais une atteinte aux libertés collectives et individuelles», s'écriait Nadia, une jeune protestataire Devant l'APN aussi, d'autres photographes de presse ont été bastonnés par les policiers en civil qui n'avaient aucun signe d'appartenance au corps de sécurité, assure un des photographes rencontrés sur place. «Il nous ont demandé de ne pas photographier les policiers. Nous n'étions pas en train de les photographier, mais d'exercer notre métier», s'écrie le reporter-photographe malmené sur place. Bref, dans l'après-midi d'hier, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) a rendu public un communiqué dans lequel il dénonce la vague d'arrestations qui a touché quelques centaines de jeunes manifestants. «Les services de sécurité ont arrêté devant le Parlement plus de 260 jeunes du pré-emploi et blessé 30 manifestants dont trois grièvement atteints». Pour sa part, la Laddh a dénoncé dans un communiqué la répression dont ont fait objet toutes les manifestations qui ont eu lieu ces deux derniers jours. «A la Grande-Poste, plusieurs dizaines de personnes ont été violemment tabassées et embarquées au commissariat de Cavignac et celui de Bouzaréah. Au 1er- Mai, le rassemblement à l'appel des syndicats du pré-emploi a été lui aussi empêché... au Palais du gouvernement, les syndicalistes autonomes n'ont pu accéder au lieu du rassemblement.», lit-on dans le communiqué. Par ailleurs, la Laddh a dénoncé qu'avant-hier, «un autre rassemblement pacifique de citoyens a été dispersé devant l'université de Bouzaréah où les animateurs ont étés arrêtés et relâchés par la suite»