En raison du cadre juridique flou permettant des dépassements dans le cadre du renouvellement ou non du contrat, une rémunération dévalorisante, les empois CPE sont transformés en une sorte de “faux emplois”. très prochainement devrait se tenir à Oran une conférence régionale sur l'emploi et les différents dispositifs d'appui à l'emploi sous la direction du ministère du Travail. Cette conférence, qui devrait permettre une évaluation des impacts des emplois dits “d'attente” tels le CPE, l'ESI… avec pour objectif d'apporter de nombreux correctifs qui d'ores et déjà ont été évoqués par le ministre du Travail et de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Ainsi des médecins recrutés depuis plusieurs années dans le cadre du contrat de préemploi sont montés au créneau tout récemment, dénonçant leur mise à l'écart lors des concours de recrutement et qui s'est traduit par une pénalisation pour le moins choquante. En effet, à aucun moment, ils n'ont pu bénéficier d'un “bonus du fait de leur emploi et de l'expérience acquise durant leur CPE comme le prévoit le dispositif”. En fait, le problème soulevé par ces médecins et d'autres employés recrutés dans les différentes administrations dans le cadre du préemploi est un problème de fond. Car ces CPE, ou leur fonctionnement, s'appuient sur la précarité par la substitution — trop souvent — de postes d'emploi permanents, ce qui permet de masquer les vrais chiffres du chômage. Les “travers” de l'utilisation des CPE avec un manque d'engagement des employeurs ayant recours à ce dispositif, un cadre juridique flou permettant des dépassements dans le cadre du renouvellement ou non du contrat, une rémunération dévalorisante... sont autant d'éléments qui font que le CPE est transformé en une sorte de “faux emplois”. D'ailleurs pour 2006 et 2007, le quota du programme CPE pour la wilaya d'Oran s'élevait à 2 937 postes et il s'avère que le taux de pérmanisation que ce soit dans l'administration ou les secteurs économique privé et public pour le programme 2006, dépasse à peine les 22%, avec un taux de pérmanisation plus élevé lorsque le niveau des postulants est universitaire soit plus de 24%. Mais il est à noter que c'est l'administration qui a le moins de permanisés du CPE. Par ailleurs, une situation chiffrée des demandes d'emploi dans la wilaya d'Oran et ce, sur plusieurs années, montre que la part des CPE n'a cessé de progresser : en 2004, les demandes d'emploi étaient de 28 238 dont 4 520 CPE. Après un fléchissement en 2005, ces demandes étaient à nouveau de 32 659 en 2006 dont 5 775 CPE. D'ailleurs et toujours pour l' année 2006, sur un total d'offres d'emploi de 5 872, l'Anem a placé temporairement 2 942 soit bien plus que les placements permanents, soit 1 277. Il faut dire que tous ces dispositifs de soutien à l'emploi et que l'on désigne sous le vocable “emplois d'attente”, masquent justement la conjoncture économique et l'évolution du marché de l'emploi qui de plus en plus va vers des offres d'emplois temporaires. Plus grave, l'administration et les collectivités locales, grands “consommateurs” de CPE, de filet social, vont de plus en plus vers le système de contractualisation et de dépermanisation que le ministère du Travail avalise. Ainsi, ce sont surtout des emplois, des sous-emplois qui sont créés et qui utilise une frange de demandeurs d'emploi généralement jeune, sans expérience professionnelle. Mais le revers de la médaille, c'est que ce système produit l'insécurité du travail, l'instabilité et la précarité sociale des maux qui, bien souvent, sont à l'origine de contestation sociale, syndicale et la harga qui ne touche plus seulement des jeunes désœuvrés mais des universitaires, des médecins... F. BOUMEDIENE