Les cours du pétrole ont connu ces dernières 48 heures une flambée jamais atteinte depuis 14 ans au moment même où les stocks américains sont au plus bas. En effet, pour la première fois depuis la guerre du Golfe de 1991, le prix du pétrole a frôlé la barre des 40 dollars. Le brent a touché très brièvement le seuil des 36 dollars le baril sur le marché électronique avant l'ouverture officielle. Il évolue à son plus haut niveau depuis le 11 octobre 1990, lorsqu'il avait atteint 41,90 dollars le baril, un niveau historique. En effet, le prix du baril de brut a atteint mardi soir les 39,15 dollars égalant son meilleur niveau depuis octobre 1990 peu de temps avant le début de janvier 1991 de la guerre du Golfe. Cette flambée des prix du pétrole devrait arranger les affaires de l'Algérie dont la principale ressource financière demeure l'exportation des hydrocarbures avec des recettes avoisinant les 22,5 milliards de dollars. D'autant que selon les experts, cette hausse n'est pas près de connaître un fléchissement si l'on tient compte des incertitudes politiques régnant au Moyen-Orient, principale région de production de pétrole, ajoutées à la hausse de la demande, notamment en Chine et aux troubles politiques en cours au Venezuela et au Nigeria, deux pays membres de l'Opep. Néanmoins et au vu de cette nouvelle manne financière inattendue, les réserves nationales devraient connaître une hausse inespérée. De ce fait le programme de relance économique qui s'achèvera en fin d'année, mais qui devrait être prolongé, au vu des déclarations du président de la République à ce sujet, par un programme complémentaire, bénéficiera d'un complément de budget à même de garantir sa réussite. D'autant que pour l'heure, aucune enveloppe financière ou budgétaire n'a été dégagée au titre de ce programme du fait qu'il n'existe pas encore, même si certaines informations laissent croire que le chef de l'Etat est décidé à injecter quelque chose comme 10 milliards de dollars. De ce fait, cette hausse du prix de pétrole ne pouvait mieux tomber pour l'Algérie qui vient de bénéficier d'une aide de 106 millions d'euros de la part de la Commission européenne dans le cadre des programmes Méda. En outre, cette manne financière devra être mise à profit pour parachever les réformes engagées par le chef de l'Etat lors de son premier mandat et dont le retard doit être rattrapé au plus vite pour relancer durablement les investissements, la croissance et donc la création d'emplois. De ce fait, l'actuel gouvernement ne peut invoquer aucune défaillance dans le manque de ressources financières, car tout plaide pour un investissement réel et productif.