L'ouverture de la session de printemps était une aubaine pour les présidents de l'APN et du Sénat pour faire la promotion de cette option. Après les partis politiques au pouvoir et certaines organisations satellites, les deux chambres du Parlement se mobilisent pour le 4e mandat de Bouteflika. L'ouverture de la session de printemps, hier, était une aubaine pour le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, et celui du Sénat, Abdelkader Bensalah, pour faire la promotion de cette option. A l'APN, les députés FLN et RND ont longuement applaudi, avant l'ouverture de la session, la candidature de Bouteflika à la présidentielle du 17 avril prochain. Larbi Ould Khelifa ne se contente pas de dresser un bilan positif du règne de Bouteflika depuis 1999. Il tente, après les avoir appelés à se rendre massivement aux urnes le 17 avril prochain, d'orienter le vote des citoyens. «Notre peuple (...) étant conscient des défis de cette période ainsi que des paris de l'avenir, a grand besoin de l'expérience d'une personnalité politique de haut niveau qui a fait ses preuves dans son pays et qui jouit du respect et de la considération sur la scène internationale», a-t-il dit dans son allocution d'ouverture. M.Ould Khelifa, qui figure dans le comité des sages qui mènera la campagne de Bouteflika, n'a pas besoin de préciser qui est cette «personnalité politique de haut niveau». Tellement sûr que la route du 4e mandat est bien balisée, le président de l'APN a affirmé que l'Algérie accueillera dans quelques semaines «un autre printemps pour une Algérie fidèle à celui qui l'a servie avec dévouement, celui qui lui a consacré une grande partie de sa vie et qui a répondu présent à son appel, afin de la délivrer d'un conflit dévastateur en réconciliant tous ses enfants, à celui qui a restitué à notre Etat sa place de choix parmi les nations». Clair, net et précis: le 17 avril consacrera la victoire de Bouteflika. L'orateur a ajouté que l'Algérie est devenue, sous Bouteflika, une référence en matière de réformes et un modèle de sécurité et de stabilité dans un environnement troublé. Toutefois, M.Ould Khelifa rassure les autres candidats quant à la transparence du scrutin. «Toutes les garanties, a-t-il dit, ont été données du plus haut niveau de l'Etat pour que l'urne soit le seul juge entre les candidats qui jouissent tous des mêmes chances, du début jusqu'à la fin de la campagne électorale.» Le président de l'APN n'hésite pas à évoquer les principes de l'éthique et de la compétition politique qui seront respectés, selon lui, à l'occasion de cette élection, même si beaucoup de choses ont déjà été dites à ce propos. Pour sa part, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a appelé, au Sénat, les parlementaires à se mobiliser, en faisant la promotion des «réalisations» de Bouteflika. Critiquant la dramatisation de l'option du 4e mandat, M.Bensalah a regretté les tentatives de certaines personnes et certains courants visant à propager des discours défaitistes auprès des citoyens pour les amener à adopter une position négative vis-à-vis de la prochaine élection présidentielle et à s'abstenir d'aller voter. «Nous constatons avec regret ces jours-ci que certaines parties et personnes recourent souvent à la propagation du discours de désespoir et de défaitisme auprès des citoyens pour les inciter à prendre une position négative du processus électoral et les dissuader d'accomplir leur devoir électoral», a-t-il déclaré. Le président du Sénat, par ailleurs secrétaire général du RND, qui s'est engagé en faveur du 4e mandat, a mis en garde contre les retombées de tels appels, «néfastes et connues, de par l'expérience qu'on a vécue dans le passé». Pour l'orateur, l'abstention constitue un manquement au principe de citoyenneté et un mépris à l'égard de la conscience politique qui doit prévaloir dans la pratique démocratique. Ainsi, tous les moyens seront utilisés pour assurer le 4e mandat, au moment où la stabilité du pays est plus que jamais menacée par les aventuristes dont l'intérêt national est le dernier de leurs soucis.