«La Crimée est l'Ukraine», a lancé jeudi à Rome le secrétaire d'Etat américain John Kerry tout en plaidant en faveur de la poursuite du dialogue avec la Russie pour «un retour à la normale en Ukraine». «La Crimée est une partie de l'Ukraine, la Crimée est l'Ukraine», a-t-il martelé lors d'un point de presse, en marge d'une conférence internationale sur la Libye. A l'adresse de la Russie, M. Kerry, qui s'exprimait juste après le président Barack Obama, a affirmé que les Etats-Unis «ne pouvaient pas laisser la Russie, ou n'importe quel pays, défier avec impunité les lois internationales». Il a répété que le «référendum proposé (en Crimée) violait la Constitution, la loi internationale et la souveraineté» de l'Ukraine. Mais M.Kerry, qui a vu trois fois en deux jours son homologue russe Sergueï Lavrov, à Paris et à Rome, s'est montré également conciliant. «Nous voulons que le président (russe Vladimir) Poutine, la Russie et tout le monde comprennent que nous préférons un retour à la normalité». John Kerry a multiplié les tractations diplomatiques depuis mardi, se rendant d'abord à Kiev, puis à Paris et à Rome pour se concerter avec ses alliés européens et avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Le secrétaire d'Etat avait même emmené à Paris le ministre des Affaires étrangères ukrainien, avec l'espoir de contacts directs avec M. Lavrov. Sans succès. «Gardant en tête l'opinion de l'Ukraine, et avec tous les apports de nos alliés européens, nous avons fait des suggestions au ministre Lavrov qui les rapporte personnellement au président Poutine», a assuré le ministre américain. «Nous sommes convenus de rester en contact étroit pour voir s'il y a une voie vers la table des négociations entre les parties afin de pouvoir stabiliser la situation», a ajouté le secrétaire d'Etat, qui a alterné depuis trois jours les messages de fermeté et d'apaisement à l'adresse de la Russie. «Nous nous réservons le droit de prendre des mesures supplémentaires à ce que nous avons annoncé aujourd'hui», a encore prévenu John Kerry, plaidant cependant une nouvelle fois pour une «désescalade» de la crise internationale. Accentuant la pression sur Moscou, Washington avait annoncé auparavant la mise en place de restrictions de visas et ouvert la voie à de possibles gels d'avoirs en réponse à la violation par la Russie de «l'intégrité territoriale» de l'Ukraine.