Selon les observateurs, la bataille sera rude entre les partisans de Bouteflika et Benflis, dont les bases électorales et partisanes sont incontestables. Tous les regards des observateurs politiques sont tournés vers le Conseil constitutionnel qui rendra publique, au plus tard après demain, la liste définitive des candidats admis à l'élection présidentielle du 17 avril prochain. Pour les 12 candidats qui ont déposé leurs dossiers au niveau de cette institution, l'attente semble être longue, puisque la décision du Conseil les tient en haleine. Mais d'ores et déjà, des sources rapportent que seuls six candidats seraient retenus. Il s'agit de Abdelaziz Bouteflika et de Ali Benflis (candidats libres), de Moussa Touati (président du FNA), de Louisa Hanoune (SG du PT), de Ali Fewzi Rebaïne (président de AHD54) et de Abdelaziz Belaïd (président du Front El Moustakbal). Si les cinq premiers candidats ne constituent aucune surprise puisqu'ils en ont déjà fait l'expérience et leur reconduction n'est qu'une affaire de confirmation, il reste que Abdelaziz Belaïd en constitue une. Pour le reste, la prochaine élection mettra en course quatre candidats qui étaient de la partie en 2009, à savoir Abdelaziz Bouteflika, Moussa Touati, Louisa Hanoune et Ali Fewzi Rebaïne. Quant à Ali Benflis, il était, et il le sera pour le scrutin du 17 avril 2014, le principal concurrent de Bouteflika. Selon les observateurs, la bataille sera rude entre les partisans de Bouteflika et Benflis dont les bases électorales et partisanes sont incontestables. Sauf que les grosses machines électorales, le FLN et le RND, sont du côté de Bouteflika qui a décidé de postuler à un 4e mandat. A ces grosses machines, s'agrippe une vingtaine d'autres partis créés dans le cadre des réformes politiques, dont les principaux sont le TAJ de Amar Ghoul et le MPA de Amara Benyounès. Les partisans de Bouteflika dont la candidature est contestée par des pans entiers de la société, ne jurent que par la victoire. Les dirigeants de la direction de campagne sont tous, à un moment donné, certains le sont toujours, des cadres de l'Etat. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui présidera cette direction, n'a toujours pas démissionné de son poste. Belkhadem et Ouyahia qui ne sont plus à présenter font aussi partie de la direction de campagne Bouteflika. Un groupe de choc! Malgré cela, Ali Benflis ne perd pas espoir et croit dur comme fer à ses chances. Il compte sur ses partisans, nombreux eux aussi, et la mobilisation des citoyens. Sa seule crainte: la fraude électorale. Son souci: comment y faire face? La bataille est engagée par des mises en garde contre l'administration, prévoyant une «cuisante défaite» des tenants de la fraude. Il en appelle à la conscience des électeurs pour protéger leurs voix. Benflis bénéficie du soutien de plus de 20 partis politiques, de plusieurs organisations de la société civile et de personnalités nationales. Des partis de la mouvance islamiste se sont déclarés de son côté. Il puise aussi dans l'ex-parti unique. Les choses ne sont donc pas moins «prometteuses» pour l'ancien chef de gouvernement. La différence entre les deux camps réside dans leurs positions vis-à-vis des partisans du boycott et des opposants au 4e mandat qui annoncent des journées «chaudes» et mouvementées. Pour les partisans de Bouteflika, à l'exception du FLN dont le SG, Amar Saâdani, a indiqué qu'ils ont le droit de boycotter et qu'ils constituent une menace pour la stabilité nationale. Ali Benflis a, quant à lui, exprimé sa compréhension du choix du boycott. En tout cas, à moins de 40 jours du jour J., les choses s'annoncent éprouvantes pour l'Algérie.