Rien ne va plus chez les directeurs des écoles primaires de la daïra de Tizi Ouzou. Un groupe d'éducateurs est venu à notre bureau de Tizi Ouzou pour remettre une déclaration et parler de leurs problèmes. Non pas de salaires, certainement très modestes, mais des problèmes rencontrés dans leurs fonctions. Dans la déclaration, les directeurs des écoles de Tizi Ouzou commencent par dire : «Nous tenons à alerter les parents d'élèves et toutes les autorités sur la situation que vivent les écoles primaires et surtout sur les conséquences qui risquent d'en découler...» Ensuite, ils évoquent les dégradations de la quasi-totalité des établissements ainsi que le retard du budget de la présente année scolaire. Un budget qui ne leur est pas encore parvenu au mois de mai ! Pour eux, cette carence attribuée à l'APC n'est pas la première, aussi en appellent-ils à une réflexion sur le mode de gestion des écoles primaires. Le groupe de directeurs d'écoles explique la situation critique qu'ils affrontent quasi-quotidiennement: matériel pédagogique absent y compris la craie, mobilier scolaire souvent inadéquat et la plupart à réformer, tableaux écaillés avec une ardoisine passée. Cela semble être insignifiant face à ces écoles squattées par des particuliers. C'est le cas de la cour de l'école de Rahahlia près d'Oued Aïssi où un citoyen a jeté son dévolu sur une portion de cet espace pour y construire sa demeure. Une cour déjà bien réduite à la suite du passage de tracé de la future voie ferrée allant de Tizi Ouzou à Oued-Aïssi. Un autre directeur d'une école du centre-ville de Tizi Ouzou, évoque d'autres nuisances : des hooligan franchissent, la nuit venue, le mur d'enceinte de l'école pour s'adonner à des beuveries. Le matin, il arrive que les élèves trouvent des bouteilles, des tessons et aussi des seringues ! Les gardiens de nuit sont souvent menacés et même agressés. C'est donc devant tous ces problèmes que l'association des directeurs d'école, et principalement, le bureau de Tizi Ouzou entend organiser demain mardi, un sit-in de protestation devant la direction de l'éducation à Tizi Ouzou. Une façon de crier leur désarroi et d'appeler tous les responsables à leur secours.