L'ex-Premier ministre revient à la manoeuvre dans la foulée de l'attaque en règle menée par le SG du FLN contre le DRS et d'une cacophonie sans précédent qui règne au sein des soutiens à un 4e mandat du président de la République. Un électrochoc pour l'Algérie. Un message pour ceux qui ambitionnent de déstabiliser le pays. L'Algérie a enfanté une exceptionnelle génération d'hommes et de femmes qui l'ont menée vers l'indépendance. 1962 a signé l'acte de naissance de commis de l'Etat de stature internationale capables de sortir le pays des impasses économiques, d'assurer sa stabilité et de le faire rayonner sur le plan international. Ahmed Ouyahia en fait partie. L'idylle entre Ahmed Ouyahia et son pays se poursuit. Tantôt au grand jour, tantôt discrète comme pour la préserver lorsqu'elle devient vulnérable. Pour préserver cette toute petite flamme qui entretient l'espoir. L'espoir de voir l'Algérie grandir un jour avec un homme de la trempe de l'ex-Premier ministre qui a décidé de ne briguer la magistrature suprême que si le chef de l'Etat y renonçait. «L ́homme qui est devant vous ne se présentera jamais à l ́élection présidentielle contre M.Abdelaziz Bouteflika», avait affirmé Ahmed Ouyahia à l ́occasion de la 6e session ordinaire du conseil national du RND qui s ́est tenue à la fin du mois de mars 2006 à l ́hôtel Sidi Fredj. Les deux hommes se vouent une confiance et un respect mutuels que ne sauraient altérer des joutes électorales, fussent-elles présidentielles. Le nouveau directeur de cabinet de la Présidence en possède pourtant la stature. Premier ministre du 23 juin 2008 au 3 septembre 2012, il fut deux fois chef de gouvernement (décembre 1995-décembre 1998-mai 2003-mai 2006), il occupa le poste de ministre de la Justice de 1999 au mois de mai 2002. Il démontra ses talents de négociateur durant le conflit entre l'Ethiopie et l'Erythrée en arbitrant les négociations entre les deux belligérants, qui aboutirent à la signature d'un accord de paix qui fut signé à Alger en décembre 2000... Il a eu à diriger les affaires du pays dans des moments difficiles durant la décennie noire où il a dû également assumer deux sévères plans de réajustement structurel imposés par le FMI, (Fonds monétaire international), qui lui ont coûté sur le plan de la popularité. L'homme a cependant montré toutes ses qualités de gestionnaire rigoureux. Il a depuis toujours milité pour l'émergence d'une économie créatrice de richesses. La conjoncture actuelle lui donne raison. M.Ouyahia qui traîne une impopularité certainement des plus injustes revient au premier plan à travers une élection présidentielle absolument pas comme les autres. Cela rassure de savoir que l'ex-Premier ministre soit à la manoeuvre dans la foulée de son soutien à un 4e mandat au président de la République tant les voix en plus d'être discordantes dans son propre camp ont de surcroît mis à mal les institutions de la République suite aux attaques en règle du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, contre le DRS: un des piliers garants de la sécurité intérieure du pays qui a mené une lutte sans merci contre des groupes terroristes sans foi ni loi pour le préserver du chaos. Certains le donnaient comme fini après sa démission de la tête de son parti. Très peu le considéraient en réserve de la République. Ahmed Ouyahia a pris la parole sur Ennahar TV non pas pour signer son retour, mais pour faire une analyse sans concessions et implacable de la situation du pays. Une sorte de recadrage qui a eu pour effet de secouer le cocotier. On pensait que l'étoile de l'ex-patron du RND avait décliné depuis son départ de la chefferie du gouvernement et de la tête de son parti. Elle se remet à scintiller de nouveau. L'Algérie peut briller. Elle est désormais sûre de ne pas tomber entre les mains d'aventuriers qui pourraient lui faire connaître le même sort que celui vécu par certains de nos voisins immédiats (Libye, Egypte...). Il n'est plus question de tirer à hue et à dia. La fin de la récréation vient d'être sifflée.