Le premier ministre Ahmed Ouyahia a tenu mercredi une conférence de presse à l'issue du sommet de l'Alliance présidentielle. Il a déclaré que l'installation de l'observatoire national de lutte contre la corruption aura lieu avant mars prochain. Cette annonce intervient alors que de nombreux scandales éclaboussent de nombreuses sociétés nationales dont Sonatrach. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia, a donc joué la prudence sur des affaires qu'il qualifie lui-même d'« importantes». «Il y a une directive signée en décembre 2009 par le président de la République. C'est vous dire que la lutte contre la corruption n'est pas le fait du hasard et ne date pas d'aujourd'hui. Concernant l'affaire du PDG de la société nationale des hydrocarbures a été placé début janvier sosu contrôle judiciaire dans le cadre d'une enquête des services de sécurité sur des malversations présumées dans l'attribution de contrats. Deux vice-présidents de cette compagnie ont été mis sous mandat de dépôt et un troisième sous contrôle judiciaire dans cette même affaire. Le premier ministre, a estimé qu'il est prématuré de parler de responsabilité politique dans ces scandales tant que la justice n'a pas tranché. « Il faut laisser la justice faire son travail », a-t-il affirmé. Au sujet de l'annulation de la visite du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, il a précisé que ce « n'est pas l'Algérie qui a annulé cette visite ». M. Ouyahia confirme ainsi le report de la visite intervenue à la demande de Paris. Il a évoqué d'éventuelles mesures de réciprocité à l'égard des Etats-Unis concernant la décision américaine d'inscrire l'Algérie sur sa liste noire des 14 pays à risque et dont les ressortissants pourraient subir des contrôles spécifiques dans les aéroports américains. L'Algérie « attend de connaître la nature des mesures américaines » pour décider de « la réciprocité », a indiqué M. Ouyahia. Par ailleurs, Ahmed Ouyahia a défendu la politique salariale du gouvernement qui ne favorise pas l'augmentation des salaires, et ce, malgré l'effervescence du front social qui risque de paralyser les différents secteurs à travers les préavis de grève annoncés çà et là par les représentants des travailleurs. Ouyahia, qui s'exprime tantôt comme Premier ministre, tantôt comme secrétaire général du RND, n'a pas été tendre avec les initiateurs de ces «agitations». «Je le dis en pesant mes mots. Il y a des batailles que certains ont perdu sur la scène politique et qu'ils ont transférées dans l'espace syndical», constate-t-il.