Les réformes dans le monde arabe ne préoccupent pas seulement les responsables mais aussi les institutions. «La question du Sahara occidental ne sera jamais, et nous ne l'accepterons jamais, l'objet d'un débat au sein de l'UMA ou de la Ligue arabe alors que son processus est bien établi aux Nations unies» a souligné le chef de la diplomatie algérienne, M.Abdelaziz Bel-khadem, à l'issue de la réunion, de deux jours, des ministres arabes des Affaires étrangères qui s'est tenue au Caire consacrée aux questions palestinienne et irakienne ainsi qu'aux dossiers relatifs à l'action arabe commune. Au sujet de la question irakienne, M.Belkhadem a déclaré que «la réunion a abouti à un projet de résolution à soumettre au prochain sommet arabe portant sur les efforts à déployer par les pays arabes en vue de mettre fin à l'occupation» avant de transférer l'autorité aux Irakiens pour préserver l'intégrité du peuple et de l'Etat irakiens dans un premier temps, avant d'élargir le rôle des Nations unies pour permettre la reconstruction de l'Irak dans un second temps. Tout en condamnant les sévices infligés aux prisonniers irakiens par les militaires de la coalition, les ministres arabes veulent confier le suivi de la situation dans ce pays à une troïka arabe composée de l'Algérie, de la Tunisie et du Bahreïn. S'agissant de la question palestinienne et du conflit arabo-israélien, le ministre a précisé que l'accent a été mis sur la nécessité de considérer l'initiative de paix arabe comme référence, de protéger le peuple palestinien et de condamner l'occupation israélienne et le soutien de certains pays à Israël. En outre, le ministre algérien des Affaires étrangères a précisé que la charte arabe des droits de l'homme a été adoptée et devra être ensuite débattue par chaque Etat en vue de sa ratification. Ce projet souligne la «nécessité de faire évoluer les systèmes de gouvernement arabes et de renforcer le rôle des associations de la société civile dans le cadre de l'approfondissement de la démocratie». Le projet, qui «prend en considération la spécificité culturelle et religieuse des sociétés arabes», insiste aussi sur «l'indépendance de la justice, les libertés, les droits de l'homme et la place de la femme» dans les pays arabes, a ajouté M. Belkhadem. Néanmoins, le chef de la diplomatie a précisé qu'il ne faut pas confondre les réformes de la Ligue arabe et les réformes politiques dans le monde arabe avant de souligner que «l'alternance au poste de secrétaire général de la Ligue arabe est une nécessité». Cette position affichée de l'Algérie pour l'alternance au poste de secrétaire général, ne vise «nullement l'Egypte ni le secrétaire général», a précisé M.Belkhadem mais pose la problématique de la pratique démocratique dans le monde arabe sans admettre l'alternance aux postes de responsabilités. Pour M.Belkhadem «la réforme de la Ligue arabe permet de dynamiser l'action arabe commune et d'introduire de nouveaux mécanismes à même de garantir une coopération plus efficace», tandis que les réformes politiques dans le monde arabe exigent la promotion des libertés individuelles et collectives, la pratique de la démocratie ainsi que la contribution de la femme à la vie sociale, politique et culturelle.