Les gardes communaux ont décidé d'arrêter pendant la campagne électorale de la présidentielle du 17 avril, toute action de rue pour réclamer leurs droits socioprofessionnels non obtenus, afin d'éloigner tout risque de "manipulation politique", ont annoncé mercredi à Alger des représentants du corps de la garde communale. Exprimant leur crainte de "dépassements" et de "déviations" de l'objet principal des rassemblements ou autres mouvements de protestation durant la période préélectorale, pour des raisons non expliquées, des représentants des gardes communaux ont préféré rester prudents et mener une action réfléchie sans se précipiter, ont-il expliqué lors du forum du quotidien "El Wassat". Ils ont aussi tenu à préciser que le corps de la garde communale, qu'ils présentent comme étant une "force de proposition", n'avait pas de position commune vis à vis de l'élection présidentielle et que chacun était libre de voter pour le candidat qu'il juge le plus habilité à gérer les affaires du pays ou de boycotter selon ses convictions personnelles. "Chacun est libre de soutenir le candidat qu'il juge compétent. Les avis sont mitigés sur cette question, donc nous n'avons pas de position commune à propos de la présidentielle du 17 avril. Nous ne pouvons pas, non plus, interdire à un candidat de se présenter à l'élection présidentiel si la Constitution le lui permet", a indiqué le porte-parole de la coordination des gardes communaux, Aliouat Lahlou. Revenant aux revendications socioprofessionnelles du corps de la garde communale, M. Lahlou représentant aussi du détachement de Bouira, a appelé à la création d'un haut commissariat des victimes de la décennie noire afin de "garantir une protection totale de ces personnes qui ont pays un lourd tribut pendant les années du terrorisme et qui méritent, comme nous, une réelle reconnaissance". Il a relevé un "vide institutionnel" à l'égard de la prise en charge des droits des gardes communaux et de toutes les victimes du terrorisme, déplorant un "traitement au même pied d'égalité de la victime et de son bourreau" sans pour autant prêcher la vengeance. Pour lui, le travail des associations et autres organisations qui activent dans ce domaine "n'est pas suffisant et ne se base pas sur des statistiques crédibles".