La ville de Bouira a réservé un accueil chaleureux au candidat Benflis Malgré le retard, plus de quatre heures, les gens ont attendu et n'ont pas quitté la salle. Ce fait laisse penser que la salle était pleine à craquer de personnes convaincues par des adhérents aux idées de Benflis, et non par des personnes déplacées pour la circonstance. Arrivé à 17 heures et venant de Tizi Ouzou, le candidat Ali Benflis a animé un impressionnant meeting à Bouira. C'est devant un parterre largement mieux garni et une affluence beaucoup plus nombreuse que celle qui avait accueilli les deux ministres Ghoul et Benyounès, que le candidat Ali Benflis a exposé l'essentiel de son programme. Le candidat commencera son discours par un hommage à une wilaya qui aura marqué l'histoire de l'Algérie dans le passé, le présent mais aussi à l'avenir. Il commence par rendre hommage à Aït Ahmed, Krim Belkacem, Abane Ramdane, le colonel Amirouche, Abderrahmane Chibane, Nasser Eddine El M'chedali et les nombreux martyrs et érudits de cette Kabylie «le fief des revendications pour une Algérie prospère, digne, celle dont nos ancêtres ont toujours rêvé». Le candidat Ali Benflis a présenté les grands fondements de son projet de renouveau national, dont l'élaboration d'une Constitution consensuelle avec limitation des mandats, qui permettra l'alternance au pouvoir et consacrera la démocratie à travers le multipartisme, la pluralité syndicale, l'indépendance de la justice et de la presse. Comme dans ses discours à travers les wilayas qu'il a déjà visitées, Benflis se place dans une alternative et se définit comme l'homme du changement. «Je veux mettre en place une République de droit où chaque compétence aura sa place. Nous militons pour une Algérie où la souveraineté reste l'apanage du peuple et seulement du peuple. Nous combattrons les partisans du sectarisme, du régionalisme, du clientélisme et de la corruption...», lancera l'intervenant à une assistance entièrement acquise à ses idées. Le candidat malheureux de 2004 reviendra longuement sur la crise du pays, en affirmant qu'elle est avant tout politique. «Au nom de quelle légitimité certains ont été relégués au rang de seconds citoyens? Le casier judiciaire vierge laisse le champ politique libre à tous et à toute» annoncera le candidat à la présidentielle d'avril. Faisant un appel du pied à la mouvance islamiste, le candidat dira entre autres: «La concorde civile est inachevée. Si je suis élu, je la terminerais en ouvrant le champ politique.» Vis-à-vis de la région et de sa spécificité, il reviendra sur le sujet de tamazight qu'il avait largement expliqué à Tizi Ouzou dans la matinée. Le candidat qui sillonne seul le pays laissait deviner un léger signe de fatigue. Tout au long de son discours, il demandait aux présents de ne pas l'interrompre. A un moment, il avouera même qu'une personne assise à l'avant le gênait avec ses cris. «Je parcours l'Algérie, même si je dors deux heures par jour», la remarque était en fait une réponse à l'autre clan qui comme dira Benflis «a mobilisé une armada pour défendre le candidat un système entaché de corruption, coupable d'injustice qui a montré ses limites, le porteur d'un projet qui a violé la Constitution». Avant de clôturer son intervention, le candidat annoncera plusieurs décisions en direction des personnes aux besoins spécifiques (handicapés). Ces mesures sont dans son programme. Il terminera par une fléchette en direction des partisans du 4e mandat en leur affirmant: «Depuis 15 ans: vous combattez l'opposition, les syndicats autonomes et la presse indépendante et aujourd'hui, vous prétendez présenter un projet qui ouvrira les champs politique et médiatique.» Avant de repartir, Benflis aura droit à un vrai bain de foule auquel il répondra par un tour hors de l'enceinte pour saluer des jeunes, mais aussi les policiers en uniforme venus assurer l'ordre autour de la salle. Un geste très apprécié par la foule qui voit en lui le futur président. «Il mérite, ould familia» nous confiera un jeune. Signalons que plusieurs personnalités sont venues assister à ce meeting. Djamel Benabdeslam, Bouhadef, Aziz Derouaz...