L'ancien candidat à l'élection présidentielle a salué la population de Mila qui lui avait offert le meilleur score en 2004. «Votre wilaya a payé un grand tribut lors de la guerre de Libération qui a grandement marqué l'histoire contemporaine de l'Algérie, mais malheureusement elle est aujourd'hui des plus délaissées, marginalisées et sinistrées», a déclaré hier le candidat Ali Benflis dans son meeting à Mila. «Ils ont tout accaparé, l'argent public, mais ils ne peuvent pas s'approprier l'histoire qui constitue votre patrimoine précieux qu'il faut préserver», indiquera-t-il dans une salle pleine à craquer qui ne cesse de scander «Benflis président». «Même l'Alliance atlantique a pâti chez-vous. Trois membres du groupe des 22 qui ont déclenché la guerre de Libération sont issus de Mila», souligne-t-il encore. M. Benflis qui se réclame de l'école de Ben Badis a rendu également hommage à Boussouf, le fondateur du Malg, Rabah Bitat, Bachir Mentouri ainsi que cheikh El-Mili. «Soyez fiers de votre histoire» entonne-t-il. «Par sa résignation, le petit peuple est toutefois responsable en partie de la situation à laquelle est parvenue l'Algérie, notre patrie à tous» poursuit celui qui a pu arracher une victoire à Mila lors du scrutin présidentiel de 2004. «A l'instar de Tizi Ouzou, Mila aussi est une wilaya où la tentative de fraude sera vaine», soutient-il encore. «L'Algérie a besoin d'un Etat fort», commente-t-il. «On ne peut pas construise un Etat, une nation digne de ce nom par la fraude. Si c'était le cas, l'Algérie n'aurait jamais connu de révolution. La fin des années 1990, a été consacrée au nom de la Réconciliation nationale. Aujourd'hui, soutient-il «La fraude est érigée en constante nationale et pour ce faire, ils ont changé les considérants et les attendus ou raisons de fraude». «Si on part, ce sera le chaos et l'anarchie, alors qu'on est là pour vous garantir la stabilité et la paix», a-t-il déclaré, en faisant allusion au camp adverse dont les deux thèmes évoqués constituent le cheval de bataille électoral, lors de son allocution de plus de 40 minutes. A l'occasion de sa virée prolifique à Mila et Constantine, Ali Benflis parle volontiers du dialogue national sans exclusion pour sortir de la crise dans laquelle s'enfonce de plus en plus le pays. Toutefois, reconnait-il «La tâche sera très difficile, car on ne pourra reconstruire l'Algérie soumise à une destruction tous azimuts pendant 15 ans, dans un laps de temps très court». «Le changement pacifique est inéluctable pour mettre l'Algérie sur les rails, vu que la déviation est une chose avérée. Le groupe dominant compte instaurer une présidence à vie, alors que les gens aspirent au changement et veulent voir de nouvelles têtes au sommet de l'Etat», estime-t-il encore. En évoquant les lois fondamentales précédentes qu'il qualifie de «costume sur mesure» et de provisoires, l'ex-procureur général de Constantine, également ancien ministre de la Justice, déplore «la violation préméditée de la Constitution de 1996 en 2008 par l'actuel candidat président». Cela est considéré par l'hôte de Mila comme «un crime contre le peuple algérien». Pas seulement, car dit-il «cette violation caractérisée a compliqué davantage la crise politique endémique». Or, fait-il remarquer «le peuple algérien n'accepte pas la soumission». Sur sa même lancée il a assuré qu' «il a suffisamment de courage et de détermination pour régler le problème de la Constitution et réunir toutes les sensibilités et courants politiques pour une perspective de sortie de crise sérieuse». Sachez, ajoute-t-il que «je ne demande pas un chèque en blanc pour m'éterniser au pouvoir car la présidence n'est pas une propriété privée ou celle d'une fratrie et l'Algérie n'est pas une République de copains». L'ex-chef de gouvernement soutient aussi que «sans aucune perspective d'avenir, le suicide reste le seule choix laissé aux jeunes Algériens aux horizons bouchés et blasés». Et de souligner qu' «on doit permettre à la société de respirer à travers l'ouverture de passerelles et de canaux de dialogue». Dans ce contexte, de multiples engagements et promesses sont d'ores et déjà prônés par Ali Benflis. Après la création de syndicat pour la police, une pension qui rendra la dignité aux retraités, un meilleur code d'information pour les médias, un statut digne pour les enseignants, la prise en charge des revendications des invalides et retraités de l'Armée, Ali Benflis a promis la prise en charge des revendications des patriotes omis par la charte de la Réconciliation nationale.