Le président de la Cnisel affirme qu'il a saisi le Premier ministre par intérim et le président de la Commission nationale chargée de la supervision de l'élection sur cette affaire. L'utilisation des moyens de l'Etat durant cette campagne pose un sérieux problème. «Nous n'accepterons pas l'utilisation des moyens de l'Etat dans la campagne électorale au profit d'un candidat», a déclaré, hier le président de la Commission nationale indépendante de surveillance de l'élection (Cnisel). Lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au siège de la wilaya, son président Fateh Boutebigue a indiqué que des candidats ont déposé plainte pour dénoncer l'utilisation des moyens de l'Etat dans la campagne électorale sans pour autant citer nommément les personnes. Le président de la Cnisel affirme qu'il a saisi le Premier ministre par intérim et le président de la Commission nationale chargée de la supervision de l'élection sur cette affaire. «Le Premier ministre par intérim a pris acte d'assurer la neutralité de l'administration dans l'élection tout en réclamant des preuves à l'appui», a fait savoir M.Boutebigue. Ce dernier a reconnu à demi-mot que la commission n'a pas suffisamment de moyens ni les prérogatives pour mener sa mission. «La commission est chargée d'assumer plusieurs tâches, mais si on se réfère à la loi, il y a plusieurs commissions qui sont également censées jouer un rôle dans la supervision de l'élection», a-t-il affirmé. Autrement dit, la Cnisel n'a pas les moyens de sa politique. Le conférencier a estimé que l'administration et la commission nationale présidées par les magistrats ont les moyens de mener des enquêtes sur l'utilisation des moyens de l'Etat au profit d'un candidat. Outre ce sujet, le porte-parole de la Cnisel avance que des dépassements ont été relevés dans l'affichage et dans les meetings. Cependant, ce responsable a refusé de donner le nombre de plaintes déposées au sein de la commission. «On ne peut pas cerner le nombre des dépassements», s'est-il contenté de justifier. Faisant une évaluation de cette campagne électorale, M.Boutebigue relève un début timide marqué surtout par l'absence des affiches. Sur ce point, le président explique que ce problème est dû au manque de financement. «Certains candidats manquent de ressources pour financer leurs déplacements», a-t-il affirmé, en précisant que la Cnisel a pris des dispositions pour demander au ministère de l'Intérieur d'accorder une aide aux candidats. «L'administration a répondu favorablement à notre appel en débloquant une partie de l'aide», a-t-il affirmé en précisant que cette aide est estimée à 15 millions de dinars pour chacun. Le président de la Cnisel soutient que l'aide financière doit être accordée aux candidats avant le début de la campagne électorale pour qu'ils puissent se préparer d'avance. Revenant sur la couverture médiatique des meetings des candidats, M.Boutebigue assure que la commission veille à garantir l'égalité des passages à l'antenne pour tous les candidats. Il a toutefois critiqué les chaînes privées qui n'offrent pas la chance à tous les candidats de s'exprimer. «Nous ne pouvons pas contrôler ces chaînes puisqu'il n'y a pas de texte juridique qui le définit», a-t-il regretté en appelant toutefois les chaînes privées à adopter le principe de l'égalité en couvrant toutes les activités des candidats.