Le président de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections locales, Mohamed Seddiki, a indiqué que la Cnisel a constaté plusieurs dépassements lors de la campagne électorale pour le scrutin d'aujourd'hui. M. Seddiki a présenté, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège de la Cnisel, deux rapports : l'un sur le déroulement de la campagne électorale et l'autre sur l'évaluation des journées d'études autour des activités des commissions locales. S'agissant du rôle de l'administration, le rapport de la Cnisel a noté «l'utilisation des biens de l'Etat par certains candidats pour animer la campagne électorale», ajoutant que «les listes des encadreurs dans certaines régions du pays n'ont pas été affichées, même après les recours déposés auprès de l'administration». Le rapport a estimé également que la Cnisel «n'avait pas eu de réponse sur les cas des candidats qui sont poursuivis dans des affaires de corruption et de fraude». Concernant les affiches électorales, il a été constaté «un affichage anarchique» par certains partis et la présence d'«inscriptions anarchiques» sur les murs d'édifices publics. Pour le déroulement des meetings, la commission a relevé «l'usage des symboles de l'Etat» par certaines formations politiques dans leurs meetings populaires. Abordant ce qui s'est passé dans la wilaya de Souk Ahras où des cas de fuite de bulletins de vote ont été relevés, M. Seddiki a indiqué que «dans six communes (de cette wilaya), il a été constaté une fuite de bulletins de vote», ajoutant qu'«une plainte a été adressée auprès des autorités concernées» afin de «prendre les mesures nécessaires». «C'est au ministère de l'Intérieur de décider de tenir ou d'annuler les élections dans ces communes», a-t-il expliqué à ce sujet. La commission s'est, en outre, félicitée des dérogations accordées aux membres de la Cnisel et aux candidats, ainsi que l'octroi d'un numéro d'identification aux listes des partis et listes indépendantes en lice pour ce double scrutin. Evoquant le fichier électoral, M. Sedikki a indiqué que celui-ci «n'avait pas été totalement assaini». Interrogé, par ailleurs, sur des informations faisant état d'«éventuels financements étrangers» de certains partis politiques, M. Seddiki a déclaré avoir saisi la justice pour «l'ouverture d'une enquête» sur cette question. Les responsables de l'administration et des partis politiques des régions évoqués par le président de la Cnisel n'ont pas encore réagi aux allégations de M. Seddiki.