Après une brève accalmie, les hostilités pourraient re-prendre de plus belle entre le Snapap et l'Ugta. L'origine de cette soudaine tension, un quota de logements destiné aux travailleurs et qui fait, aujourd'hui, l'objet de convoitises. Galvanisé par la réélection du président de la République, l'Ugta tente de fructifier son soutien et maintenir en l'état le capital-sympathie qu'elle a réussi à décrocher. C'est donc en prolongement direct de la demande qui a abouti au soutien à la réélection du président que s'inscrit l'action entreprise, il y a quelques jours, invitant les travailleurs à se rapprocher du bureau local de l'Ugta afin de surseoir à l'opération d'acquisition de logements. D'où le courroux de la section du Snapap qui a réagi d'une manière inhabituelle et sans équivoque à ce qu'elle considère comme une tentative d'induire en erreur les travailleurs. Le Snapap, à travers un communiqué largement diffusé, se déclare outré par l'attitude du vieux syndicat. Il invite les travailleurs à faire imposer leur droit en déjouant les manoeuvres de son concurrent. Même si le communiqué de la Snapap ne la cite pas nommément, la virulence des termes utilisés et l'allusion faite à «cette partie qui prétend détenir les logements est capable d'octroyer des aides pour la construction», désignent l'Ugta comme instigateur d'une opération de charme aux relents politiques avérés. Snapap et Ugta se disputent, depuis quelque temps, la paternité et le droit d'une quarantaine de logements réalisés dans le cadre du programme Fnpos, en sus des aides dont pourraient bénéficier les travailleurs auprès de ce même fonds. Le Snapap accuse l'Ugta de faire dans la surenchère en faisant accroire qu'elle seule est en mesure d'attribuer ces logements et qu'ils profiteraient, en priorité, aux travailleurs affiliés ou adhérents à la Centrale syndicale.