L'affrontement, qui se faisait à fleurets mouchetés, connaîtrait son épilogue à l'issue de la réunion du comité central, prévue ce vendredi. Abbas Mikhalif, président du groupe parlementaire, de concert avec l'instance dirigeante provisoire, se sont élevés contre la rencontre à laquelle avait appelé ce dimanche le coordonnateur national du mouvement de redressement, Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier, en effet, cherche absolument à avoir le dernier mot, en convoquant pour aujourd'hui, quelques heures avant l'ouverture de la séance plénière de l'APN, le groupe parlementaire du FLN. Ce dernier, en effet, était censé être en conclave hier sous la direction de son président, dans le but de développer une position «commune et responsable» vis-à-vis du projet de programme du gouvernement. Ainsi, la rencontre qu'a tenue hier au siège de l'APN le groupe parlementaire conduit par Mikhalif a-t-elle permis d'apprendre que pas moins de 104 députés étaient présents en plus de 20 absences justifiées, ce qui fait plus de la moitié. Mikhalif, dans un point de presse animé en marge de la rencontre, a montré, en toute transparence que tous les présents étaient dûment inscrits, «contrairement aux autres (les redresseurs) qui n'avaient ramené que 82, entre députés et sénateurs, alors qu'ils en annonçaient 107». Il ajoute que les 25 procurations dont ils parlent ne sont pas recevables puisque ce genre de documents ne sont prévus que lors des votes en séance plénière, pas plus que la rencontre de ce dimanche n'était légale puisqu'elle n'était pas convoquée par le président du groupe. Ainsi, et même si les instances du parti continuent de se battre pied à pied avec leurs farouches adversaires du camp des redresseurs, faisant même état de contacts entre les députés et Belkhadem, il semble qu'une solution soit en train de se profiler. Belkacem Zidouk, vice-président à l'APN, a indiqué en effet que «des contacts ont lieu jour et nuit entre les deux camps en vue de se présenter en rangs serrés mardi lors de la présentation du programme du gouvernement». Nous croyons savoir, comme l'ont laissé deviner quelques indiscrétions, qu'«un coup de théâtre aurait lieu quelques minutes avant l'ouverture de la séance parlementaire». En effet, en présence de Mikhalif, Belkhadem, et peut-être Abada, Zidouk et même Karim Younès, dont le poste n'a jamais été en jeu, «une grande réconciliation sera annoncée entre tous dans le but de permettre à ce groupe, majoritaire au sein de l'hémicycle, d'agir en rangs serrés face au programme du gouvernement». Mais, pour ce qui est de la crise en elle-même, rien n'est encore joué. Au moment où les redresseurs, notamment par les voix de Si Afif et Tou, demandent à ceux qui ont perdu de se retirer avec élégance, annonçant la mise en place de la commission de préparation du congrès rassembleur avant la fin de cette semaine, Abada et les siens viennent de décider de contre-attaquer en convoquant le comité central issu du 7e congrès pour ce vendredi. L'ordre du jour, quelque peu vague, peut soit déboucher sur la mise en place d'une commission parallèle, soit sur l'annonce d'un accord de dernière minute intervenu entre les deux camps. Les positions des uns et des autres, divergentes mais loin d'être inconciliables, partant du fait que Mikhalif et les siens voteront pour le programme Ouyahia, promettent donc des rebondissements dans les tout prochains jours. Affaire à suivre...