«Il faut d'abord que la sécurité soit rétablie» La salle où s'est tenu le meeting était pleine et tout le monde portait la tenue traditionnelle mozabite en entonnant à tue-tête l'hymne national. Lorsque le cortège de Sellal s'est ébranlé de l'aéroport de Ghardaïa pour rejoindre la ville de Metlili où réside une forte communauté arabophone, quelques citoyens manifestent leur rejet du 4e mandat au passage du cortège. «Il faut d'abord que la sécurité soit rétablie», déclare un manifestant. Le cortège traverse la foule sans incident majeur à signaler. Un dispositif sécuritaire très important a été déployé dans les alentours. Le représentant de Bouteflika rejoint la salle omnisports, pas totalement remplie, pour animer son meeting. «J'ai vu sur mon passage des jeunes protester car on n'a pas encore réglé complètement le problème de chômage. Nous reconnaissons qu'il y a des insuffisances, mais nous poursuivrons les efforts en matière d'emploi envers les jeunes», a lancé M.Sellal, précisant qu'il connaît les problèmes de la région. L'ex-Premier ministre s'est engagé ensuite à revenir dans cette wilaya après l'élection présidentielle pour résoudre le problème entre les deux communautés. «Je vous affirme qu'après la présidentielle et après la composition du nouveau gouvernement, je reviendrais pour trouver une solution définitive au problème. On prendra toutes les mesures pour que la paix et la stabilité reviennent(...) Soyez sûrs, nous reviendrons dans cette région si vous êtes fidèles à Bouteflika pour concrétiser nos engagements», a-t-il lancé. Et à M. Sellal d'appeler l'assistance à ne pas écouter ceux qui les divisent mais plutôt «écouter Bouteflika qui vous éclaire». La salle où s'est tenu le meeting est pleine. L'assistance est dans l'uniforme: tout le monde porte la tenue traditionnelle des Mozabites. Ils entonnent à tue-tête l'hymne national. «Imazighen, Imazighen», «le M'zab chouhada», scandent-ils. Avant de donner la parole au représentant de Bouteflika, un intervenant rappelle les derniers événements avec le saccage des locaux commerciaux et des maisons des Mozabites. Sous les applaudissements, il souligne que le citoyen a le droit d'exiger la sécurité et la protection de l'Etat. Prenant la parole, l'hôte de Ghardaïa souligne que l'Etat a fait et fera toujours son devoir. Il a considéré qu'il était «inadmissible» qu'en Algérie de 2014, de tels conflits (entre malékites et ibadites) «persistent», soulignant que «nous sommes tous des Algériens, unis par l'Islam, l'arabité et l'amazighité». «Ce sont-là les trois composantes de notre identité nationale et sur lesquelles nous n'accepterons aucun marchandage», a-t-il affirmé ajoutant que l'Etat consolidera son rôle. M.Sellal a affirmé, que la sécurité sera rétablie dans la région, ajoutant que durant le 4e mandat, cette région prendra sa part de développement. Rappelant les trois constantes de l'identité nationale (amizighité, Islam et arabité), l'ex-Premier ministre a indiqué que personne n'a le droit de les utiliser à des fins politiques. Faisant l'éloge de Bouteflika, il a précisé que le projet du prochain mandat sera de rétablir la sécurité dans la région, transmettre le pouvoir aux jeunes et à la génération de l'indépendance ainsi que la construction d'une IIe République. «Si Bouteflika est réélu pour un nouveau mandat, la première mission qui incombe au prochain gouvernement sera celle de rétablir la paix, la quiétude et la stabilité dans la région», a encore promis Sellal. Par ailleurs, il s'est engagé pour plus d'investissements dans la région qui aura, a-t-il assuré, «sa part de développement dans tous les domaines». Il convient de souligner que des échauffourées ont éclaté hier, à Metlili (Ghardaïa) entre des jeunes et les services d'ordre après le meeting de M.Sellal. Des affrontements ont été provoqués par des jeunes venus interpeller Sellal et protester, selon eux, contre la «non-tenue des promesses» qu'il aurait faites lorsqu'il était Premier ministre et qui concernent, notamment l'emploi au profit des jeunes de la région. Les journalistes accompagnant la délégation de Sellal ont été pris pour cible par ces jeunes en colère et ont dû passer près d'une heure à l'intérieur de la salle omnisports ayant abrité le meeting avant d'être évacués sous protection sécuritaire. Au moment où Sellal discourait à l'intérieur de la salle, à l'extérieur une foule nombreuse scandait des slogans contre le 4e mandat et la venue du directeur de campagne de Bouteflika. Les forces de l'ordre, déployées en force, tentaient d'empêcher les manifestants d'envahir l'édifice. Des émeutes qui ont créé une panique parmi l'assistance traitée de tous les noms. Aux jets de pierres nourris des manifestants, les agents de l'ordre ripostaient par des bombes lacrymogènes. Les journalistes encerclés à l'intérieur de la salle ont dû patienter quelque 30 minutes avant d'être évacués sous escorte des policiers et des gendarmes.