La campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril a pris fin hier dans un calme mêlé à l'indifférence. Aigrie par des décennies de lutte politique parfois marquée par des pics de violence extrême, la population de la wilaya de Tizi Ouzou est la plus difficile à approcher lors des campagnes. D'un autre point de vue, ces mêmes citoyens ont, après toutes ces années, appris à rester en dehors des luttes partisanes. Beaucoup vivent ces moments de grand déballage électoral comme un souvenir triste des années perdues dans les guéguerres des partis traditionnels de la région de Kabylie. C'est pourquoi donc, cette campagne pour la présidentielle du 17 avril a connu une première semaine placide, contrairement aux dix derniers jours où les choses se sont emballées. L'actualité politique s'est brusquement accélérée. Les discours se sont durcis entre les représentants des candidats, mais la population de la wilaya de Tizi Ouzou n'est jamais tombée dans la violence. Et ce ne sont pas les appels implicites qui ont manqué. L'unique incident à signaler fut l'incendie de la kasma d'Azeffoun qui servait de bureau de campagne au président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Les derniers dix jours ont vu la grande salle de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri accueillir deux candidats, Louisa Hanoune du Parti des travailleurs et de Abdelaziz Belaïd du Front Al Moustakbel. Ils ont successivement animé deux meetings dans une salle archicomble. Aucun incident n'a été signalé, ni à l'intérieur ni à l'extérieur. De son côté, la campagne de Abdelaziz Bouteflika a démarré sur les chapeaux de roues. Ce sont en tout quatre grosses pointures qui sont venus dans la capitale du Djurdjura pour expliquer le pourquoi du 4e mandat. Ce sont Amar Ghoul et Amara Benyounès qui se jetteront les premiers au charbon kabyle, le 1er avril. Quelques jours plus tard, le 6 du même mois, ils seront suivis par le directeur de campagne lui-même, Abdelmalek Sellal, qui viendra animer un grand meeting. L'avant-dernier jour de campagne sera le tour du chef de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia qui a animé un grand meeting à Tizi Ouzou. Contrairement à d'autres wilayas, les meetings animés à Tizi Ouzou se sont tous déroulés dans de bonnes conditions. Quelques dizaines de personnes ont exprimé leur opposition au 4e mandat, mais dont les actions n'ont pas produit de bruit ni de violence. Ce sont, en tout, quelques arrestations suivies quelques minutes plus tard, de libération de quelques jeunes qui ont tenté de forcer le cordon de sécurité. A rappeler, par ailleurs, que contrairement à ce qui était attendu, les partisans du boycott ne se sont pas manifestés dans cette wilaya connue pour son taux de participation aux différentes joutes électorales. Bien au contraire, ce sont les organisations qui ont soutenu la candidature de Abdelaziz Bouteflika qui ont activé, à l'instar de l'établissement national de la société civile dirigé à Tizi Ouzou par son secrétaire général, Djamel Chernaï qui a réuni la communauté sportive autour d'un tournoi de football auquel ont pris part d'anciens de la JSK et des internationaux.