Maintenir l'activité, vendre et gagner de l'argent sont aujourd'hui les objectifs de ce chef d'entreprise. M.Yadaden, actuel président-directeur général de l'entreprise Eniem, est de la trempe des repreneurs d'affaires en difficulté. Il prit les commandes de l'entreprise de production d'appareils électroménagers Eniem, à l'heure où personne n'en voulait, alors qu'elle vivait ses pires revers économiques, c'est-à-dire à une époque où le tableau affichait des voyants au rouge, quant à la situation financière catastrophique et à l'approvisionnement en matières premières. C'était en 1999. Cette entreprise publique était et reste localisée dans «l'une des régions les plus difficiles du pays», puisque ne pouvant échapper à son environnement immédiat, elle ne put éviter la déferlante des archs de Kabylie qui ralentit quelque peu son activité, déjà meurtrie par des années de terrorisme. Mais le pragmatisme de cet homme auquel incomba la difficile mission de redorer le blason de ce fleuron de l'industrie nationale, brava les contraintes de tout ordre et déploya un savoir-faire managérial rare pour éviter la banqueroute à cette unité industrielle, pourvoyeuse d'emplois pour toute une région. Répondant au plus pressé il s'agissait avant tout de remettre à jour tout le processus industriel de l'usine qu'il a prise en main, mais aussi remettre en confiance tout le personnel. Méthodique, il privilégia alors le management par objectif, partant du postulat «qu'il faut savoir ce que l'on vise» ainsi il inscrivit des objectifs à atteindre avec un planning dans le temps. Pari gagné. En financier averti et rompu aux rouages de l'industrie qu'il dirige, il parvint à négocier un virage décisif à l'Eniem au moment où l'activité de ses ateliers était presque à plat. Mais il donna surtout la priorité à la restauration du capital confiance; d'abord chez les partenaires de l'entreprise à qui il fallait communiquer la vision de l'entreprise : la pérennité de son existence, ensuite en encourageant fortement tous les ingénieurs «très compétents» qui l'entouraient et à qui il a réussi à communiquer le feu sacré qui l'animait, celui de survivre dans un environnement des plus hostiles. «J'ai toujours fait confiance à mes ingénieurs», se plaît-il encore à dire. Conscient des tensions susceptibles de miner les relations de travail en pleine «traversée du désert», M.Yadaden eut également à assainir les rapports entre sa direction et le partenaire social en ramenant la sérénité nécessaire qui permet de sauvegarder l'essentiel, à savoir le maintien des postes de travail et la continuité de l'activité de production.